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En réaction aux propos polémiques de Jean-Marie Le Pen parus dans Rivarol, les cadres du Front national s'apprêtent à prendre des mesures extraordinaires à son encontre. Condamnant la "surenchère de provocations" de son père, Marine Le Pen a confirmé "l'ouverture d'une procédure disciplinaire" et la tenue d'un "bureau exécutif", au JT de TF1, ce jeudi. Concrètement, qu'est-ce qui attend le cofondateur du parti ? L'exclusion ? La perte de son titre de président d'honneur ?
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L'exclusion : une fausse bonne idée
A défaut d'une démission à l'initiative de Jean-Marie Le Pen, comme l'a souhaité Florian Philippot sur RMC ce jeudi, l'exclusion du président d'honneur est envisagée. Cependant, cette dernière semble risquée, voire inconcevable. Robert Ménard, le maire de Béziers disant "partager à 80% ses idées avec le FN", a affirmé ce jeudi sur France Inter que la querelle était "une chance pour le parti, l'occasion pour lui de rompre définitivement avec un certain nombre de gens". Peut-être, seulement, l'exclusion d'un membre du parti est encadrée et celle de Jean-Marie Le Pen est également périlleuse.
Comme le souligne Europe 1, l'article 8 des statuts du FN permet l'exclusion d'un membre pour "motifs graves". Ces derniers n'étant pas précisés, nul ne sait si les propos du patriarche pourraient être qualifiés de la sorte. Et puis, de lourdes conséquences pourraient résulter de son exclusion. Jean Marie-Le Pen a d'ailleurs mis sa fille en garde. Limoger du parti l'homme qui l'a créé semble loufoque. Comme le rappelle France Info, il y a encore quatre mois, le patriarche était acclamé au congrès FN à Lyon. "Dans l'histoire du parti, tous ceux qui un jour ont voulu tuer le père, l'ont payé cher", affirme le média.
Abroger son titre de président d'honneur ?
"Je serai ravi que Jean-Marie Le Pen ne soit plus président d'honneur du FN", a déclaré Gilbert Collard mercredi dernier sur BFMTV. Une solution évoquée à plusieurs reprises, mais qui semble elle aussi difficile à mettre en place. "Le président d'honneur pose un problème statuaire, car il ne peut être défait que par celui qui l'a fait, c'est à dire un congrès", a déclaré Louis Aliot sur Europe 1. Vu la difficulté de réunir un congrès extraordinaire, la révocation de cette fonction honorifique semble compromise.
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Tout ça pour un blâme ?
On peut alors se demander si tout cela ne va pas aboutir à un simple blâme. Étant donnée les complexes mises en place des précédentes mesures, Jean-Marie Le Pen risquerait finalement des sanctions bien moins importantes. "Il écopera probablement d'un genre de blâme, assorti d'une sorte de suspension", explique Marc Crapez, chercheur en science politique, dans les colonnes du Figaro. En plus d'une éventuelle suspension, Marine Le Pen l'a annoncé : elle fera barrage à la candidature de son père aux régionales dans le PACA. Celui-ci proposera-t-il une candidature dissidente ?
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Jean-Marie Le Pen : le faire-valoir
Quelles que soient les sanctions qui tomberont, Jean-Marie Le Pen sert aujourd'hui de faire-valoir. L'un des buts de cet acharnement médiatique est de marquer clairement la différence entre les idéaux "réactionnaires" du fondateur du FN et ceux plus "acceptables" de sa fille. L'idée est rudimentaire : marginaliser le patriarche pour dédiaboliser le parti. La stratégie pourrait fonctionner avant les élections régionales, dernières élections hautement convoitées par le FN avant la présidentielle. On peut malgré tout s'étonner, comme l'explique France Info, de cette soudaine prise de conscience alors que voilà bientôt 30 ans que Jean-Marie Le Pen multiplie les déclarations douteuses.
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