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Gérard Collomb : quel est ce mandat politique pour lequel il se présente l’année prochaine ?
Tu quoque mi fili ? Dans la capitale des Gaules, c’est une bataille toute romaine qui s’annonce. Ce dimanche, dans le quotidien local Le Progrès, Gérard Collomb a annoncé qu’il se portait candidat à la présidence de la métropole de Lyon, dont les élections doivent se dérouler en 2002.
Pour la première fois d’ailleurs, les Lyonnais voteront en même temps pour les municipales et la métropole, laquelle représente 1,4 million d’habitants et 3,3 millions de budgets.
Avec cette déclaration, l’ancien ministre de l’Intérieur a levé tous les doutes subsistant quant à ses ambitions lyonnaises. Un fin connaisseur de la vie politique locale confiait d’ailleurs déjà en juin dernier à Planet:
"Ce serait compliqué pour Gérard Collomb de se présenter à nouveau à la ville, et Caroline Collomb ne peut pas se présenter à la métropole. En revanche l’inverse…".
A l’époque, celui qui a soutenu Emmanuel Macron dès le début de la campagne avait laissé un gros indice concernant son futur… L’ex-ministre venait de lancer une grande association, "Prendre un temps d’avance", un véritable projet politique pour la métropole.
Sauf que ce n’est pas avec les velléités politiques de son épouse, comme il l'est souvent reproché à cette dernière, que va devoir composer Gérard Collomb mais avec celles de son prédécesseur, David Kimelfeld. Ce dernier a pris la succession à la tête de la métropole lorsque Collomb a été appelé place Beauvau.
Gérard Collomb face à son poulain
David Kimelfeld n’a pas l’intention de rendre son siège, quand bien même il y aurait été placé par Gérard Collomb, dont il est désigné comme le poulain. Début janvier, il avait annoncé son intention de se présenter.
"J’ai envie de poursuivre cette mission et je pense en avoir la légitimité. (…) Charge à moi de convaincre plus d’élus et tous les habitants de la Métropole de Lyon que cette légitimité peut s’inscrire dans la durée", avait-il déclaré, refusant toute "trahison".
N’en déplaise à David Kimelfeld, ce sont deux camps qui semblent se dessiner depuis. Plusieurs barons de la vie politique locale l’ont d’ailleurs rejoint. Comme le relate 20minutes, pas moins de 300 personnes étaient présentes lors d’une réunion ce week-end et qui avait pour but d’enclencher de sérieux préparatifs pour sa campagne électorale.
Gérard Collomb : ces obstacles qu’il va devoir surmonter
Gérard Collomb va devoir composer avec un certain nombre d’obstacles s’il veut s’imposer face à Kimelfeld . Et notamment le changement d’époque. L’ancien ministre a multiplié les mandats à la mairie, attention à ne pas faire celui de trop et à donner l’impression de ne pas vouloir laisser sa place.
D’autant que, le travail de David Kimelfeld a été apprécié. Alors que Thomas Rudigoz, député de la 1ère circonscription du Rhône explique dans 20minutes : "Il a le charisme, le mental. Il sait mener des hommes et des femmes, il est capable d’aller au contact des agents" ; Jean-Louis Touraine, député LREM de Lyon ajoute dans Le Point : "il a instauré une dynamique nouvelle, un mode de décision plus participatif, et les gens ne veulent pas casser cette dynamique."
Cette division dans laquelle s’est déjà engouffré Laurent Wauquiez, déclarant notamment dans Le Progrès : "la métropole de Lyon est une locomotive. Si la locomotive est à l’arrêt parce que j’ai deux conducteurs qui se tapent dessus, on ne peut pas y arriver".
Et puis il y a la République en marche. Quel candidat soutiendra le parti de la majorité ? Dans Ouest-France, une source proche du parti à Lyon analyse la récente décision de Caroline Collomb comme un mauvais signe. En sa qualité de magistrate, elle a décidé de se mettre en retrait des élections européennes, mais pour cette source cela dépasse le cadre du scrutin de mai prochain :
"Soit c’est un non-événement , soit c’est une première étape et (Caroline Collomb) va lâcher le parti après les européennes. Aujourd’hui, le national se rend compte du dysfonctionnement organisé ici . Il ne sait pas quoi faire de la situation lyonnaise. Car dégager Caroline, c’est déclarer la guerre à Gérard ".
Caroline Collomb référente LREM en Rhône-Alpes a souvent été tancée pour sa gestion autoritaire.