De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Dans l'après-midi de mardi, François Hollande a accordé une grâce totale à Jacqueline Sauvage, condamné à 10 ans de prison pour le meurtre de son mari qui la battait. "Le président de la République a estimé que la place de Mme Sauvage n’était plus aujourd’hui en prison, mais auprès de sa famille", justifie de façon lapidaire le communiqué. Une décision qui a été accueillie avec joie par la famille de la condamnée et de nombreux soutiens de Jacqueline Sauvage, dont de nombreux responsables politiques.
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"Pour moi, c'est une décision politique"
Mais du côté de la magistrature, la décision ne passe toujours pas. "Il s'agit d'une décision politique. Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne chose. Le président de la République ne respecte pas la justice. Il ne connaît que ce que les avocates de l'intéressée ont voulu dire", a déclaré à BFMtv Virginie Duval, la présidente de l'Union syndicale des magistrats. "C’est une forme de justice privée au détriment d’une justice démocratique", s'insurge auprès de RT Philippe Bilger, magistrat honoraire, qui regrette une atteinte à l'indépendance de la justice.
Interrogée par LCI, Delphine Boesel, avocate au barreau de Paris, "a du mal à comprendre la décision de grâce totale". "Je suis assez contente pour elle", précise-t-elle, "mais je ne vois pas quel message François Hollande cherche à faire passer. Pour moi, c'est une décision politique." Et l'avocate de penser à ses clients, emprisonnés actuellement, que cette grâce présidentielle va interroger. "Faut-il leur expliquer que seul un engouement médiatique peut leur permettre de sortir ?" demande-t-elle.
Quelques notes discordantes
Toutefois, tous ne pensent pas du mal de cette décision. "Le propre de la justice est d’être humaine, elle peut se tromper, affirme au Monde Frédéric Sicard, le bâtonnier de Paris. "Il n’est pas anormal que le premier magistrat de France, élu par le peuple au nom de qui la justice est rendue, décide pour des raisons humaines de mettre fin à une situation, même si la méthode est un peu brouillonne." Sur LCI, le président de la cour d'appel de Versailles, Serge Portelli, estime que "le droit de grâce a une utilité". "On dit que le droit de grâce vient en concurrence avec la décision judiciaire (...) mais le droit de grâce, c'est prévu par la Constitution, on est en démocratie. Ce droit de grâce a quand même une utilité (...) car les décision de justice ne sont pas toujours idéales, pas toujours justes, elles sont mêmes parfois injustes", affirme Serge Portelli.
Joint par la chaîne d'infos, Frédéric Chevallier, l'avocat général des assises de Blois qui avait requis dix ans de prison à l'encontre de Jacqueline Sauvage, affirme "respecter totalement la décision du président". "Accorder une grâce fait partie des droits du président, inscrits dans la Constitution. Je n'ai pas à commenter une décision de l'Elysée, je m'incline" a-t-il ajouté.
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