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"On a pas dit, à un moment, la vérité", assénait récemment Gérard Larcher, aux micros d'Europe 1. Le président du Sénat, figure essentielle de l'Etat, n'a pas hésité à s'attaquer indirectement à Emmanuel Macron, expliquant qu'une Commission d'enquête sur la gestion de la crise sanitaire devrait être mise en place à partir du mois de juin.
Il déclare aussi avoir fait appel au Conseil constitutionnel en raison de la loi prorogeant l’État d'urgence sanitaire. Il était selon lui nécessaire de le faire il insiste : il fallait préalablement "s'assurer de l'équilibre entre l'objectif constitutionnel de protection de la santé publique et les libertés publiques, qu'elles soient individuelles ou collectives". C'est que, Gérard Larcher craint certains types de mesure.
Gérard Larcher alerte sur le danger des restrictions des libertés
En effet, l'ancien ministre de Dominique de Villepin souligne "une restriction forte des droits" dans le texte initial du gouvernement. Il évoque notamment l'encadrement de la quarantaine et la mise à l'isolement des personnes malades. "Je pense que le Conseil constitutionnel a validé le texte, mais il a apporter un certain nombre de précisions ou des restrictions qui correspondent aux débats du Sénat", s'est-il ensuite félicité, non sans préciser combien il est rare qu'il entreprenne de telles démarches.
Depuis le début de la crise, ce n'est pas la première fois que le président du Sénat s'en prend à la gestion du gouvernement. Par le passé, il s'est aussi attaqué au vote du Parlement sur le second tour des élections municipales, souhaité par Edouard Philippe. Et lui de rappeler qu'une loi prévoyait déjà l'organisation d'un nouveau scrutin à la fin du mois de juin ou l'obligation de tout recommencer à zéro plus tard dans l'année, si la situation sanitaire l'exige. Un avis qui n'a pas manqué d'exaspérer tout ou partie des premiers cercles macronistes.
"Le 15 mars, ils nous ont reproché de ne pas les avoir consulter et maintenant il vous nous reprocher de les consulter", s'agace en effet un ministre anonyme, dont les propos sont repris sur les ondes de la radio.
Mais Gérard Larcher est loin d'être le seul, à droite, à critiquer le président de la République et son gouvernement. Le chef de l'Etat semble avoir bien des ennemis...
Emmanuel Macron accusé de récupération
Dernière attaque en date : le président de la République donnerait dans la récupération. Le 17 mai 2020, Emmanuel Macron a décidé de se rendre à Montcorner, dans l'Aisne, afin de rendre un hommage au général de Gaulle. Il a loué son "esprit français de résistance", lequel "jamais ne se résout à la défaite". Naturellement, rappelle Gala, ses propos visent aussi à parler du coronavirus.
"De Gaulle nous dit que la France est forte quand elle sait son destin, quand elle se tient unie, quand elle cherche la voie de la cohésion au nom d'une certaine idée de la France, qui nous rassemble par delà les discordes alors devenues accessoires", a poursuivi le chef de l’État.
Son discours, de toute évidence, n'a pas su convaincre toutes les oppositions.
"Pour de Gaulle, un chef ne doit pas parler en permanence, à tort et à travers... Il ne doit pas avoir le besoin pathologique d'être aimé mais se doit tout entier à la France", a par exemple asséné Xavier Bertrand, qui a refusé de retirer son masque à l'occasion de la cérémonie, agaçant considérablement l'Elysée.
D'autres, comme Marine Le Pen, n'ont pas non plus hésité à le tacler. La président du Rassemblement national a souligné combien il était "l'anti-De Gaulle absolu". Tous deux pourraient potentiellement briguer un mandat présidentiel en 2022.
Des ennemis à gauche aussi ?
"Nous pousserons et soutiendrons toutes les décisions à la hauteur des enjeux, mais saurons nous opposer dans tous les cas", expliquent sans ambages les frondeurs du macronisme, qui viennent de faire perdre la majorité absolu au mouvement présidentiel, comme le rappelle Le Parisien.
Ce nouveau mouvement enregistré à l'Assemblée nationale depuis le mardi 19 mai 2020 est composé de 17 députés issus de l'aile gauche de La République en Marche. Il a été baptisé "Écologie Démocratie Solidarité" et pourrait mécaniquement faire bouger les rapports de force au palais Bourbon.