Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Cyril Hanouna, semble-t-il, inquiète beaucoup le pouvoir en place. Dans un portrait consacré à Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat en charge de l'égalité femmes-hommes, Le Figaro revient sur l'une des raisons potentielles qui pourrait la pousser à passer autant de temps sur les plateaux de C8. "A l'époque, elle se trouvait déjà aux côtés du trublion du petit écran. Celui dont les macronistes redoutent qu'il se lance dans une candidature à la Coluche en 2022, et qu'il représente une menace sérieuse pour Emmanuel Macron", note d'abord le quotidien qui poursuit : "D'où l'intérêt de le surveiller comme le lait sur le feu".
Depuis Cyril Hanouna s'est exprimé sur le sujet. L'homme, qui est notamment craint pour ses 6 millions d'abonnés sur Twitter et sa capacité à parler "à la diversité" du pays comme le résume Midi Libre", a dit ne pas vouloir briguer l'Elysée. Pour le moment.
"Je n'ai aucune intention, ni prétention là-dessus. Vraiment, je me ne suis pas posé la question. C'est plus des gens de mon entourage qui me disent que ça bouge un peu et qu'il y a des gens qui voudraient sonder pour 2022. Pour l'instant je ne me pose pas la question ! Je suis juste là pour essayer de divertir les gens", a-t-il déclaré devant les caméras de CNews. Plus tard, sur son propre plateau, souligne le quotidien local, il s'est à nouveau amusé de la rumeur. "Çà m'a fait rire. Moi j'ai plus envie de faire dans l'associatif que de me présenter à l'élection présidentielle… La politique, c'est du sérieux", a-t-il encore affirmé mardi 11 février 2020.
Mais quand bien même ! En deux ans, il est possible de changer d'avis et le cas d'un amuseur public candidat à une élection - même présidentielle - ne serait pas une première. Le journal le rappelle : Rémi Gaillard, connu pour ses vidéos à visées humoristiques sur le web, a décidé de se présenter à Montpellier pour les municipales à venir. Est-ce à dire que le scénario qui effraie l'Elysée tient debout ? Pas nécessairement. Mais sans être probable, il n'en demeure pas moins possible… Potentiellement. C'est en tout cas ce qu'explique le politologue Christophe Bouillaud, enseignant-chercheur à l'Institut d'Etudes Politiques (IEP, Sciences-po) de Grenoble.
Emmanuel Macron doit-il avoir peur de Cyril Hanouna ?
"Ce scénario, disons-le franchement, est très improbable. Certes, Cyril Hanouna divertit les Françaises et les Français. Pour autant, il n'a pas de base politique. A mon sens, cette crainte traduit surtout la situation de fragilité qui est celle du président de la République. Il est victime d'un profond rejet de sa personne, particulièrement à gauche. C'est pourquoi il craint n'importe quelle candidature, aussi folle soit-elle, dès lors qu'elle semble capable de rassembler y compris contre lui", analyse le politologue, non sans rappeler qu'en temps normal, une telle menace devrait venir des oppositions. "Face à leur incapacité à le concurrencer, il s'inquiète donc de l'émergence d'une candidature inconnue, venue de nulle part, mais qui l'emporterait contre le Rassemblement National", poursuit le chercheur.
"C'est une situation qui n'est pas tout à fait sans précédent. Récemment, en Ukraine, un amuseur public a réussi à sortir le président en place. Le scénario n'est donc pas tout à fait impossible, mais il suppose que Cyril Hanouna soit le seul rival du chef de l'Etat à pouvoir capitaliser du ni Macron ni Le Pen qui se met en place dans certaines franges de l'électorat. Il cristaliserait alors toutes les colères", précise le professeur à Sciences-po.
Cyril Hanouna est-il le nouveau Coluche ?
Dès lors qu'elle devient possible, une candidature de Cyril Hanouna doit-elle être mécaniquement traitée comme celle de Coluche, qui avait, un temps, envisagé de briguer les plus hautes fonctions de l'Etat en 1981 ? Pas nécessairement.
"N'oublions pas que le discours de Coluche était beaucoup plus politisé que ne peut l'être celui de Cyril Hanouna. Outre la volonté d'amuser et de divertir, il y avait aussi une vraie critique de la société dans laquelle il évoluait. Ce qui n'est pas nécessairement le cas chez l'animateur de Touche pas à mon poste, dont l'émission tient plus du café du commerce qu'autre chose", tient à rappeler le spécialiste, qui pointe aussi du doigt la différence de traitement médiatique qui pourrait exister.
"La candidature de Coluche n'a jamais été menée à terme, mais dès qu'elle est devenue sérieuse, les médias n'ont eu de cesse de le faire passer pour un clown. A l'inverse, la candidature de Cyril Hanouna, telle que décrite, semble davantage être une vraie candidature. Dans ce cas, une question demeure : la presse aurait-elle des raisons de s'intéresser à son cas ?", poursuit le politologue.
Cyril Hanouna : tous les obstacles qui rendrait sa candidature complexe
"Certes, le coût de la politique a considérablement baissé ces dernières années. Pour autant, cela ne signifie pas qu'une campagne ne sera pas onéreuse. Parvenir à la financer sans parti est très complexe", rappelle d'entrée de jeu Christophe Bouillaud, qui évoque évidemment Emmanuel Macron. Le président de la République a, en effet, réussi à passer cette étape en partant de rien. "Il a fait appel à de généreux donateurs. Dont certains n'étaient peut-être pas que cela, si l'on en croit certains journaux d'investigation", s'amuse le chercheur. Et lui d'ajouter : "Or, aujourd'hui, Cyril Hanouna semble partir de rien. C'est indéniablement un problème".
D'autres obstacles se dressent sur la route du trublion de la télévision française. Sa candidature, si elle était réelle, aurait peu de chance de s'attirer les grâces de la presse estime l'enseignant. "Sauf, évidemment, à ce que certains de ses amis bien placés aient intérêt à voir les médias le mettre en avant", nuance-t-il.
Sans oublier, bien évidemment, le manque d'ancrage territorial. S'il s'agit d'un sujet essentiel pour toutes les élections locales mais il permet aussi de recueillir les 500 signatures nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle.
Emmanuel Macron méprise-t-il les oppositions ?
C'est bien là le constat que dresse Emmanuel Macron : en estimant qu'aucune formation politique n'est en mesure de le concurrencer, le président juge que les partis traditionnels sont en échec.
"Ce mépris des oppositions, à certains égards, n'est pas illégitime. D'un point de vue politique et électoral, la gauche est morcelée - quoique cela pourrait changer lors des élections municipales à venir, en fonctions des différents jeux d'alliances. Quant à la droite… Elle fait face à la plus grave crise de leadership survenue depuis la IVè République", assène Christophe Bouillaud, pour qui le postulat d'Emmanuel Macron, à l'instant T, n'est pas nécessairement erroné.
"Evidemment, la popularité d'Emmanuel Macron est faible. Mais celle de ses opposants n'est pas non plus très élevée", souligne d'ailleurs le politologue.
"Au delà de l'analyse qu'en fait l'exécutif, une autre question demeure : comment le chef de l'Etat peut-il se concentrer sur la prochaine élection présidentielle alors même qu'il est engagé dans une réforme des retraites particulièrement contestée, que l'attendent des élections municipales très compliquées ?", alerte encore le spécialiste.