La marge vous permettant de ne pas être flashé sur l’autoroute par les voitures radar serait bien supérieure à 130 km/h. Et c’est la sécurité routière qui le dit.
Les jours d’Elisabeth Borne à Matignon sont-ils comptés ? La question se pose depuis des semaines et la fin de la débâcle sur la réforme des retraites, mais elle n’a pas encore trouvé de réponses. En effet, les bruits de couloir se multiplient au sommet de l’Etat, certains affirmant que la Première ministre serait en sursis, d’autres au contraire qu’Emmanuel Macron lui fait toujours pleinement confiance. Pourtant, les observateurs aguerris ne sont pas dupes et les tensions se font de plus en plus nombreuses entre l’Elysée et Matignon.
Remaniement : le délai des 100 jours d'apaisement
Auprès du Parisien, un proche du président de la République avoue qu’ "il y a de la tension dans le tube". Les rumeurs de remaniement se multiplient ces derniers mois, particulièrement depuis la présentation de la feuille de route des "100 jours d’apaisement" par la Première ministre. Le décompte sonne comme une menace pour certains observateurs : 100 jours pour donner une nouvelle impulsion au pays ou laisser sa place ? Officiellement, rien de tout ça. Officieusement… C’est une autre histoire.
Le début de l’été est souvent propice aux remaniements et ce dernier arrivera dans un petit peu plus d’un mois et demi. On se souvient par exemple du départ d’Edouard Philippe et de l’arrivée de Jean Castex en juillet 2020, quand Emmanuel Macron voulait redonner du souffle à son quinquennat après les premiers mois du Covid-19. Cette fois-ci, c’est la contestation et les tensions autour de la réforme des retraites que le président aimerait envoyer aux oubliettes. Changer de Premier ministre est-il le passage obligé ?
Le président aurait très bien pu se séparer d’Elisabeth Borne après le vote du projet de loi, mais il l’a confirmée. Une preuve de confiance ? Auprès du Parisien, l’entourage de la Première ministre évoque la "complémentarité" entre le chef de l’Etat et la locataire de Matignon, soulignant la "loyauté sans faille" de cette dernière, malgré "des différences de style". Même son de cloche du côté de l’Elysée, où l’entourage du président évoque "une parfaite entente" entre eux et affirme qu’il n’existe "aucune divergence de fond".
Pourtant, selon certain, le chef de l’Etat serait agacé, voire même "énervé" par sa Première ministre. Elisabeth Borne vit-elle ses dernières semaines à Matignon ?
Remaniement : Emmanuel Macron "énervé" contre Elisabeth Borne ?
Il y a du rififi sur la ligne directe entre l’Elysée et Matignon. En privé, selon Le Parisien, il arriverait qu’Emmanuel Macron se plaigne de sa Première ministre, se montrant "énervé contre elle". Il faut dire qu’Elisabeth Borne doit faire avec une majorité relative à l’Assemblée nationale et doit donc ménager la chèvre et le chou pour faire voter les mesures voulues par l’exécutif. Le report du projet de loi sur l’immigration aurait par exemple été voulu par Matignon, alors que l’Elysée préférait "aller vite" sur ce sujet.
Des approches différentes sont également soulignées par le quotidien francilien sur d’autres questions, comme celle du RSA sous condition ou des nouvelles discussions avec les syndicats. "Elle a ses accents toniques, c’est normal. Mais on a tout de même vu plus dissonant entre un président et sa Première ministre", explique au Parisien Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques.
Pourtant, alors qu’il veut donner du nouveau souffle à son quinquennat, Emmanuel Macron aurait refusé d’en donner à sa Première ministre, excluant de fait un remaniement de l’équipe gouvernementale. Reculer pour mieux sauter ?
Remaniement : statu quo ou grand ménage ?
Elisabeth Borne aurait aimé remanier son équipe, selon plusieurs sources citées par Le Parisien, mais Emmanuel Macron ne l’a pas fait. Une décision qui aurait pu être prise à deux, explique le journal, mais dans l’entourage du président, on y voit aussi un signe des tensions palpables ces derniers temps. "Il n’a pas envie de lui redonner du souffle ! Il lui en veut", croit savoir un proche d’Emmanuel Macron, estimant que le président pourrait se sentir "piégé".
La présentation des "100 jours d’apaisement" n’a pas toujours eu l’effet escompté du côté de certains Marcheurs. Auprès du Parisien, un ministre affirme que "le choix du statu quo n’est pas tenable", mais le chef de l’Etat est-il prêt à faire du ménage dans l’équipe gouvernementale ? Qui pourrait bien succéder à Elisabeth Borne à Matignon ? Les hypothèses sont nombreuses et le nom de Julien Denormandie – fidèle de la première heure et qu’Emmanuel Macron considère comme son "bébé" est évoquée. De son côté, l’entourage d’Elisabeth Borne la dit "sereine". Réponse dans les prochaines semaines.