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Mediapart a fait cette semaine des révélations qui irritent Gérard Darmanin et Sébastien Lecornu. Le site d’investigations rapporte en effet que les deux ministres séjournent actuellement en Corse dans la villa d’un "ex-trafiquant de drogue". De leur côté, le ministre de l’Action et des Comptes publics et le Secrétaire d’Etat auprès du ministre d’Etat de la transition énergétique et solidaire ont annoncé leur intention de porter plainte pour diffamation.
La villa de Miss Corse 1993, l’ex-compagne d’un homme condamné pour trafic de drogue
Tous les deux ne nient pas séjourner dans la villa en question mais réfutent l’idée selon laquelle elle appartient à un ancien trafiquant de drogue. Située non loin d’Ajaccio, la demeure de 180 m2 a les pieds dans l’eau et se loue 4 000 euros la semaine, croit savoir 20 Minutes. Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu auraient fait leur réservation sur Internet. Jusque-là rien d’anormal sauf que la maison appartient à Christelle Gadoni, l’ancienne Miss Corse 1993 et ex-compagne de Gilbert Casanova. Militant nationaliste et ancien président de la Chambre de commerce d’Ajaccio et de la Corse-du-Sud, ce dernier a été condamné en 2005 pour abus de biens sociaux et banqueroute frauduleuse. En 2010, il a de nouveau été condamné, cette fois-ci à huit ans de prison pour trafic international de cannabis. Deux condamnations qui font quelque peu tâche pour les deux ministres qui, visiblement, ignoraient tout des liens entre la propriétaire de leur villa de vacances et cet homme.
"Je ne connais pas les propriétaires. Je dors et je bois du rosé"
"Je tombe des nues ! Cette villa a été louée par des amis de l’Eure, avec qui nous partageons les frais de location, a confié Sébastien Lecornu au téléphone avec Mediapart. Je ne connais pas les propriétaires. Je dors et je bois du rosé, je commence juste à déconnecter. Vous êtes la première personne à me parler de cela !". Pourtant le site d’investigation rapporte que les services de l’Etat, et même Matignon, ont été alertés en amont. "Dès le 21 juillet, nous avons allumé les warnings et alerté la préfecture de Corse-du-Sud. Comme personne ne réagissait, le directeur adjoint du cabinet du Premier ministre, Thomas Fatome, a été prévenu par un appel privé, le 8 août. Mais visiblement, personne n’a déconseillé au ministre de séjourner à cet endroit… C’est incompréhensible !", lui a assuré une source policière.
"Mon client a payé son dû à la société et il faut savoir faire table rase du passé"
"On est dans un état de droit et on ne peut pas faire peser sur une personne des méfaits commis par d'autres", se défend quant à elle la préfecture de Corse, tandis que l’avocat de Gilbert Casanova a souligné : "Mon client a payé son dû à la société et il faut savoir faire table rase du passé. D'ailleurs, nous étudions une demande en révision de son procès".