La marge vous permettant de ne pas être flashé sur l’autoroute par les voitures radar serait bien supérieure à 130 km/h. Et c’est la sécurité routière qui le dit.
Mercredi 18 mars au soir, la France comptabilisée 9134 personnes contaminées par la Covid-19, et 264 décès. Soit 89 de plus en seulement 24h. 3626 patients ont été pris en charge dans les différents hôpitaux de l’Hexagone et 931 sont en réanimation. La moitié des cas les plus graves a "moins de 60 ans", a par ailleurs alerté Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé, lors d’une conférence de presse.
"L’épidémie s’étend sur le territoire national et la situation s’aggrave rapidement", a-t-il prévenu. Il enjoint aux Français de respecter "impérativement" le confinement instauré ce mardi 18 mars à midi, tout comme les mesures barrière. L’objectif est d’endiguer la transmission du virus pour atténuer la charge des soignants. Car si la situation demeure compliquée dans le Grand-Est. Elle se tend également en l’Ile-de-France, rapporte Ouest-France.
Coronavirus : "On va privilégier des personnes qui ont plus de chance de pouvoir s’en sortir"
Dans les Ehpad, la conjoncture est dramatique. "Lorsque le virus rentre dans (un) établissement, on assiste à des taux de 75% de résidents atteints par le virus et des taux mortalité catastrophiques, au-delà de 20 à 30%" a prévenu Gaël Durel, président de l’Association des médecins coordinateurs et du secteur médico-social, sur RTL.
"Il n’y a pas de place pour eux à l’hôpital, ils sont trop vulnérables (…) on va privilégier, ce qui est tout à fait compréhensible, des personnes qui ont plus de chance de pouvoir s’en sortir".
Comme en Italie, le tri des patients a-t-il alors commencé ? "Ça dépend des régions. Dans le Grand-Est ils ont été confrontés à cette situation, en Île-de-France, on s'y prépare. Il faut se préparer à avoir une inadéquation entre le nombre de soins et le nombre de moyens dont on pourrait avoir besoin", a alerté le Professeur Bertrand Guidet.
"Les personnes âgées gravement malades en Ehpad, la probabilité de décès étant considérable", ne sont pas prioritaires pour être placées en réanimation, préviennent les médecins.
Confinement : la durée pourrait être allongée
"Au moins 15 jours" ! Telle était l’annonce d’Emmanuel Macron lundi 16 mars. Cela suffira-t-il ? Pour soutenir le personnel soignant et les équipes de réanimation, le chef de l’État s’est rendu mercredi matin à l’hôpital Avicenne de Bobigny. Car les experts craignent une saturation des services d’urgence du fait de la propagation rapide du coronavirus. Si la mesure de confinement de 15 jours doit permettre "d’écrêter" la courbe de l’épidémie, elle pourrait, dans le cas où elle ne serait pas strictement respectée, être allongée.
"On sait que ce ne sera jamais moins", a d’ailleurs indiqué le ministre de la Santé Olivier Véran, mercredi soir dans "Quotidien", sur TMC. Il a ainsi rappelé que "plus on respecte le confinement, moins on expose les autres".
Confinement : en 24h, "4 095 amendes ont déjà été dressées"
Pour faire respecter le confinement, 100 000 membres des forces de l’ordre ont été déployés. En cas de non-respect de la mesure de la non-détention de l’autorisation de sortie, une amende forfaitaire de 135 euros est désormais donnée pour "violation des interdictions de se déplacer hors de son domicile".
Ils sont nombreux a déjà avoir écopé d’un PV. Comme l’a annoncé mercredi soir Christophe Castaner sur TF1, en seulement 24 heures,"4 095 amendes ont déjà été dressées". "Nous sanctionnerons plus si c’est nécessaire, mais ce n’est pas l’objectif qui est de protéger les Français", a précisé le ministre de l’Intérieur.
Le gouvernement, qui reconnaît des "difficultés logistiques" dans la fourniture de masques, a également annoncé que 5 millions de masques chirurgicaux des Armées ont été mis à disposition du ministère de la Santé. Ils sont en priorité alloués aux "soignants".
Le Pr Salomon affirme de son côté qu’un total de 25 millions de masques sont en cours de livraison aux pharmacies et établissements de soins.