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"Je veux vous parler du mandat que le peuple nous a donné, des institutions que je veux changer, et des principes d'actions que je veux suivre", a d'abord lancé le président aux députés et sénateurs présents au Congrès de Versailles, ce lundi après-midi. Au préalable, il avait invoqué l'article 18 de la Constitution lui permettant de s'adresser devant le pouvoir législatif.
Emmanuel Macron a ensuite lancé de subtiles piques à l'égard de François Hollande et Nicolas Sarkozy : "L'obligation collective qui pèse sur nous est celle d'une transformation résolue tranchant avec les années immobiles ou agitées aux résultats décevants." "Je pense profondément que le mandat que nous avons reçu du peuple est à la fois exigent et profondément réaliste. (...) Notre premier devoir est de retrouver le sens d'un projet ambitieux de la transformation de notre pays", a-t-il ensuite déclaré. "Ce mandat, c'est d'abord le mandat de la souveraineté de la nation", a-t-il ajouté avant d'énumérer les forces "aliénatrices" que sont par exemple la mondialisation sauvage ou encore la pauvreté.
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La loi sur la moralisation de la vie politique
Le président a également vanté son projet de loi sur la moralisation en politique. Mais a aussitôt mis en garde contre les dérives de la transparence, et les accusations péremptoires. "J’appelle à la retenue, à en finir avec cette recherche incessante du scandale, avec le viol permanent de la présomption d’innocence, avec cette chasse à l’homme où parfois les réputations sont détruites, et où la reconnaissance de l’innocence, des mois, des années plus tard, ne fait pas le dixième du bruit qu’avait fait la mise en accusation initiale", a-t-il fait entendre.
Il a ensuite fait l'éloge du progressisme dans lequel il veut incarner sa politique. "Il n’appartient pas aux pouvoirs, exécutif ou législatif, de décréter le roman national (...) Cela ne signifie pas que l’histoire de France n’existe pas, a-t-il déclaré. Qu’il ne faut pas en être fier tout en regardant lucidement ses coins d’ombres et ses bassesses. C’est dans cette action que nous pouvons retrouver les grands exemples du passé, nous en nourrir et les prolonger. Et à la fin, nous aussi, nous aussi nous aurons fait l’histoire. C’est ce que nous appelons le progressisme", qui "n'est pas d’épouser toutes les modes du temps."
"C'est à l'aune de ce mandat du peuple que nous avons à construire les cinq ans qui viennent (...) Nous n'avons pas cinq ans d'ajustements et de demi-mesures. Les Français sont animés d'une exigence d'intransigeance", a déclaré le président de la République.
"Je souhaite qu'une évaluation complète de tous les textes importants (...) soit menée dans les deux ans suivant leur application, a déclaré Emmanuel Macron. Il est même souhaitable que l'on évalue les lois plus anciennes."
Emmanuel Macron veut réduire le nombre de parlementaires
Emmanuel Macron a réitéré sa demande devant son auditoire de réduire le nombre de parlementaires d'un tiers. "Un Parlement moins nombreux mais renforcé dans ses moyens est un Parlement où le travail devient plus fluide (...), qui travaille mieux", a promis le président.
"Le devoir d’efficacité ne saurait peser seulement sur le Parlement, a déclaré Emmanuel Macron. L’exécutif doit en prendre sa part. Et d’abord, précisément, vis-à-vis du Parlement." Et de préciser : "C’est pourquoi j’ai voulu vous réserver, et à travers vous, aux Français, ma première expression politique depuis mon élection." "Tous les ans, je reviendrai devant vous pour vous rendre compte", a indiqué Emmanuel Macron.
Il a ensuite parlé du partage des rôles entre lui-même et le Premier ministre : "Le président de la République doit fixer le sens du quinquennat et c’est ce que je suis venu faire devant vous. Il revient au Premier ministre qui dirige l’action du gouvernement de lui donner corps." "Je demanderai au Premier ministre d’assigner à chacun des objectifs clairs dont annuellement ils me rendront compte ainsi qu’au Premier ministre."
Une "dose de proportionnelle" au Parlement
Le président a indiqué vouloir instaurer "une dose de proportionnelle" au Parlement. "Je proposerai que le Parlement soit élu avec une dose de proportionnelle pour que toutes les sensibilités y soient justement représentées. C’est à cette même fin que nous limiterons le cumul des mandats dans le temps pour les parlementaires", a-t-il déclaré. Emmanuel Macron a annoncé une réforme du Conseil économique, social et environnemental pour là encore une meilleure représentativité. Emmanuel Macron souhaite supprimer la Cour de justice de la République, une "justice d'exception" pour les ministres que les Français ne comprennent plus, selon le chef de l'Etat. Il veut également accomplir la "séparation de l’exécutif et du judiciaire en renforçant le rôle du Conseil supérieur de la magistrature" en "limitant l’intervention de l’exécutif dans les nominations des magistrats du parquet".
Emmanuel Macron souhaite également approfondir "le droit de pétition". "Je souhaite que le droit de pétition soit revu afin que l’expression directe de nos concitoyens soit mieux prise en compte et que les propositions des Français puissent être présentées à la représentation nationale", a expliqué Emmanuel Macron qui met en avant "la représentativité de notre démocratie" qui ne devrait pas "vivre seulement une fois tous les cinq ans mais au quotidien dans l’action du législateur".
L'état d'urgence levé à l'automne
Le président de la République se réserve le droit de recourir au référendum si nécessaire pour que sa réforme des institutions soit parachevée d'ici un an.
Emmanuel Macron a confirmé la levée de l'état d'urgence à l'automne. "Le Code pénal tel qu’il est, les pouvoirs des magistrats tels qu’ils sont, peuvent, si le système est bien ordonné, nous permettre d’anéantir nos adversaires", a-t-il estimé avant d'évoquer ses futures mesures de lutte contre le terrorisme. "Elles devront viser explicitement les terroristes à l’exclusion de tous les autres Français. Elles comporteront des mesures renforcées, mais qui seront placées sous la surveillance du juge judiciaire, dans le respect intégral et permanent de nos exigences constitutionnelles et de nos traditions de liberté", a-t-il déclaré.
Avant de terminer son discours, Emmanuel Macron a tenu à défendre la liberté de conscience et la laïcité. "La liberté forte c’est toujours, en France, la liberté de conscience. De cette liberté, la France doit être l’indispensable havre. L’éducation et la culture en sont les clés", a expliqué Emmanuel Macron après avoir parlé du terrorisme islamiste. "Les progrès de l’obscurantisme nous rappellent ainsi à l’idéal des Lumières, a-t-il ajouté. La laïcité en est l’indispensable corollaire. A ces principes et à ces ambitions, la République a su ne rien céder car ils sont la condition même de l’autonomie de nos concitoyens. De cette culture libérale, ouverte, généreuse, nous devons refaire ensemble la singularité de la France car c’est par là que toujours elle sut rayonner."
Le président de la République a fini sur les questions internationales. Celui-ci veut "mettre la France au coeur des nations" et que celle-ci contribue partout à "bâtir ou rebâtir des équilibres multiples." Le rôle de la France sera de "défendre les libertés" ou encore "la planète face au réchauffement climatique". Concernant l'Europe, Emmanuel Macron a réitéré sa volonté de réformer l'Union européenne. "Plus que jamais nous avons besoin de l’Europe or elle est affaiblie par les divisions et par le doute qui s’est installé dans notre peuple", a jugé Emmanuel Macron.
A l'issue de son discours, le président s'est éclispé, raccompagné à la sortie par le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy. Les différents groupes parlementaires ont ensuite pris la parole dans l'hémicycle sans la présence d'Emmanuel Macron.
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