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Depuis la diffusion des vidéos à caractère sexuel de l'ex-candidat à la mairie de Paris, de nombreuses questions demeurent en suspens. Alexandra de Taddeo a-t-elle voulu piéger Benjamin Griveaux ou bien a-t-elle elle-même été piégée par son compagnon, Piotr Pavlenski ?
Pour tenter de démêler l’affaire, tous deux ont été mis en examen mardi 18 février pour "atteinte à l'intimité de la vie privée par enregistrement ou transmission de l'image d'une personne présentant un caractère sexuel" et "diffusion sans l'accord de la personne d'un enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel et obtenues avec son consentement ou par elle-même". Ils ont également été placés sous contrôle judiciaire.
Si elle a reconnu être la destinataire des images intimes de Benjamin Griveaux, jusqu’ici, l’étudiante française nie toute responsabilité dans leur diffusion. L’activiste confirme ses dires. Dans une interview accordée à la chaîne d'informations américaine CNN, il s’est laissé aller à quelques troublantes révélations.
Piotr Pavlenski : "J'ai volé ce matériel dans son ordinateur"
Piotr Pavlenski a en effet avoué qu'il avait dérobé les vidéos intimes de Benjamin Griveaux à Alexandra de Taddeo. Il en a d’ailleurs a revendiqué la diffusion : "J'ai volé ce matériel dans son ordinateur".
Dans un français hésitant, l’activiste a précisé à CNN en parlant de sa compagne : "Elle connaît pas que j'ai trouvé et je prends cette vidéo (...). Ça a été publié et ça a commencé être diffusé, et après elle pouvait pas faire rien, et elle dit 'ok, si tu fais ça... ok tu fais ça, ok'. [..] Elle était pas contente que je demande pas (à) elle, bien sûr".
Il a par ailleurs indiqué dans une interview au Parisien ce vendredi 21 février : "Comme on partage le même ordinateur, je les ai trouvées et, en novembre, je les ai prises sans lui demander."
Quant à l'avocate de la jeune femme, Me Noémie Saidi-Cottier, elle a de son côté affirmé que sa cliente avait "gardé ces vidéos, non pas pour les diffuser, mais pour les garder".
Piotr Pavlenski a également fait part de sa réaction lors de la démission de Benjamin Griveaux.
Affaire Griveaux : "J’ai trouvé bizarre que Benjamin Griveaux démissionne"
L’activiste russe a confié au francilien avoir été étonné de la plainte, mais aussi de la démission de l'ex-candidat LaREM à la mairie de Paris : "J'ai trouvé bizarre qu'il démissionne, et j'ai été surpris qu'il porte plainte", a-t-il affirmé.
S’il déclare qu’Alexandra de Taddeo savait qu'il préparait le site "Pornopolitique", l'artiste russe maintient qu'"elle ne connaissait pas tous les détails". Il précise : "Quand la vidéo a commencé à circuler, elle n'était pas du tout contente".
Sur BFMTV, il soutient également la version livrée par l'avocat Juan Branco, selon laquelle il n'aurait joué qu'un rôle de conseil juridique auprès de lui. Piotr Pavlenski raconte en effet avoir consulté Juan Branco "mi-janvier", seulement pour des questions d'ordre juridique.
"Je lui ai posé deux questions, explique Pavlenski. Comment ouvrir un site pornographique en France ? Et comment m'assurer de l'identité d'une personne dont on ne voit pas le visage sur une vidéo ? (...) Il m'a aussi renseigné sur les risques. Mais il est resté à distance", reconnaît-il.
Quel était par ailleurs son objectif ?
Affaire Griveaux : Piotr Pavlenski a voulu "ouvrir les yeux des gens"
Le projet de ce russe de 35 ans était pleinement mûri. Il le préparait depuis octobre 2019. Il explique avoir voulu "ouvrir les yeux des gens" et "révéler les mécaniques du pouvoir".
"Je veux montrer que l'hypocrisie des politiques est devenue la norme, au point de créer une situation monstrueuse", a-t-il assuré.
Le réfugié politique en France depuis 2017 reproche de nouveau à Benjamin Griveaux d'avoir "utilisé sa famille" lors de la campagne des municipales parisiennes.
"Moi je n'utilise pas mes enfants dans mes actions artistiques!", s’est-t-il targué. "Benjamin Griveaux", lui, "fait campagne sur le thème de la famille, il écrit dans le même temps (à Alexandra de Taddeo) que sa famille est une prison".
L’activiste ne semble pas vouloir s’arrêter là. Il a en effet confié au Parisien son intention de poursuivre le projet qu'il a commencé il a quelques mois en diffusant sur un site Internet les vidéos intimes de Benjamin Griveaux. Sans donner plus de précisions, il déplore que le site ait été en ligne seulement trois jours "avant que le gouvernement ne [le] bloque"."Pornopolitique n'est pas terminé". Et d’ajouter : "J'ai le matériel."