Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Vendredi après-midi, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "abus de confiance" et "recel d’abus de confiance" dans l’affaire des assistants parlementaires des députés européens du MoDem. Cela fait suite au signalement d'un ancien salarié du parti. Ce dernier avait déclaré mercredi au parquet avoir bénéficié d’un emploi fictif auprès d’un eurodéputé, comme l’avait révélé Franceinfo jeudi.
La chaîne d'information en continu avait décrit "l’existence d’un "système" de financement des salariés du MoDem par ses parlementaires". Près d’une dizaine de salariés du parti fondé par François Bayrou auraient, entre 2009 et 2014, occupé en parallèle des postes d’assistants parlementaires à Bruxelles par le biais de contrats à temps partiel.
A lire aussi – Assistants parlementaires européens : Sophie Montel veut dénoncer le "deux poids deux mesures"
Sylvie Goulard, Marielle de Sarnez et Jean-Luc Bennahmias mentionnés
Parmi les anciens députés européens mentionnés par Francetvinfo, on trouve Sylvie Goulard, ministre des Armées, et Marielle de Sarnez, ministre chargée des Affaires européennes et candidate aux élections législatives. Le nom de Jean-Luc Bennahmias, ancien candidat à la primaire de la gauche, est également apparu. C’est auprès de lui que l’ancien employé interrogé par Franceinfo a affirmé avoir été détaché. Il aurait été rémunéré à ce titre alors qu’il a déclaré n'avoir jamais travaillé pour ce dernier mais seulement pour le siège du parti.
Interrogé sur Franceinfo vendredi, Jean-Luc Bennahmias a nié les accusations d’emploi fictif. "Il s'occupait du site web du MoDem et il est assez facile de voir que pendant les onze mois où je l'ai payé, à temps très partiel, il répercutait toutes les actions européennes que je faisais en tant que député européen et membre de la commission travail et emploi", a-t-il déclaré.
"Rien n’est plus normal et plus légal qu’un tel partage d’activité"
De même, le Modem a publié un communiqué jeudi affirmant que le parti "avait respecté toutes les règles". "Ces collaborateurs à temps partiel ont pu avoir, en même temps d’autres contrats également à temps partiels auprès de parlementaires européens. Rien n’est plus normal et plus légal qu’un tel partage d’activité", peut-on lire dans le communiqué. L’enquête ouverte vendredi a été confiée à l’Office anticorruption de la police judiciaire.
Ce n’est pas la première enquête ouverte pour des soupçons d’emploi fictif de collaborateurs européens. En mars dernier, une enquête préliminaire avait été ouverte pour abus de confiance visant 19 députés européens dont Marielle de Sarnez, à la suite d’un courrier rédigé par Sophie Montel, eurodéputé FN. Le parti de Marine Le Pen fait lui aussi l’objet d’une enquête, suspecté d’avoir organisé un vaste système de financement grâce aux salaires des collaborateurs des députés au Parlement européen.
En vidéo - Emplois présumés fictis du Modem : ouverture d'une enquête préliminaire