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- 1 - Nicolas Hulot : "je ne veux pas donner l’illusion que ma présence au gouvernement signifie qu’on est à la hauteur sur ses enjeux-là"
- 2 - Jérôme Cahuzac : poussé vers la sortie après les révélations de Mediapart
- 3 - Emmanuel Macron : un coup de couteau dans le dos ?
- 4 - Jean-Pierre Chevènement : "un ministre ça ferme sa gueule ; si ça veut l’ouvrir ça démissionne"
- 5 - Christiane Taubira, Arnaud Montebourg, Benoit Hamon, Aurélie Filippeti : la démission des frondeurs
Nicolas Hulot : "je ne veux pas donner l’illusion que ma présence au gouvernement signifie qu’on est à la hauteur sur ses enjeux-là"
"Je ne veux plus me mentir. Je prends la décision de quitter le gouvernement", a déclaré Nicolas Hulot ce mardi 28 août 2018, au micro de France Inter. Il a d’ailleurs réservé la primeur de cette annonce à la radio, ne prévenant ni le président de la République, ni le Premier ministre. "C’est une décision entre moi et moi", a-t-il poursuivi.
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La décision de Nicolas Hulot, qui conserve un profond respect et son "amitié" pour Emmanuel Macron, fait suite à de nombreuses déceptions et contradictions. "On s’évertue à entretenir un modèle économique cause de tous ces désordres climatiques. Nous faisons des petits pas, et la France en fait beaucoup plus que d’autres pays, mais est-ce que les petits pas suffisent… La réponse, elle est non", a expliqué l’écologiste. "On me dit : prends ton temps, sois patient, mais ça fait 30 ans qu’on est patient, qu’on laisse les phénomènes se dérouler et ils sont en train de nous échapper."
Cette initiative constitue un véritable coup de tonnerre pour l’exécutif, souligne Le Point. Benjamin Griveaux, porte parole du gouvernement a dit regretter ce départ qui n’était "pas prévenu". "Je veux rendre hommage au travail qui a été accompli depuis plus d’une année par Nicolas Hulot", a-t-il ajouté, bien que "la plus élémentaires des courtoisies aurait été effectivement de prévenir le président de la République et le Premier ministre".
Jérôme Cahuzac : poussé vers la sortie après les révélations de Mediapart
"Je n’ai pas, je n’ai jamais eu de comptes à l’étranger. Ni maintenant, ni avant", jurait "les yeux dans les yeux" Jérôme Cahuzac au micro de Jean-Jacques Bourdin, le 8 février 2013. Il était alors ministre du Budget sous François Hollande et très malmené par les révélations de Mediapart.
Il démissionne un peu plus d’un mois plus tard, le 19 mars 2013. Le parquet de Paris vient en effet d’annoncer l’ouverture d’une information judiciaire pour blanchiment présumé de fraude fiscale. Le 26 mars, l’ancien ministre rédige un courrier à l’attention des juges d’instructions, comme le rappelle Le Monde. "Contrairement aux déclarations que j’ai été conduit à faire alors que j’étais membre du gouvernement, je suis titulaire d’un compte à l’étranger et souhaite fournir toutes les explications à ce sujet", écrit-il. Quelques jours plus tard, il avoue sur son blog être propriétaire d’un compte en Suisse "depuis une douzaine d’années". La somme placée sur ce compte représente 600 000 euros.
Depuis, Jérôme Cahuzac a été condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis : en conséquence il ne devrait donc pas être incarcéré. C’est en raison de cette affaire que les ministres sont désormais tenus de publier leur patrimoine.
Emmanuel Macron : un coup de couteau dans le dos ?
En annonçant sa démission, puis sa candidature à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a trahi et évincé François Hollande. L’ancien président de la République décrit d’ailleurs ce coup de couteau dans le dos en long en large et en travers dans son ouvrage "Les leçons du pouvoir", publié aux éditions Stock.
"Je n’imagine pas qu’Emmanuel Macron puisse préparer une candidature", assure François Hollande qui reconnait aujourd’hui à son ancien ministre "cette façon de nier l’évidence avec un sourire". L’ancien chef de l’Etat formule d’ailleurs d’autres reproches à l’égard de celui qui n’était pas "son obligé", rappelle LCI. "J’ai toujours admis la compétition politique. Mais je pense qu’elle doit se livrer au grand jour et s’assumer franchement. Convenons que ce ne fut pas le cas", assène-t-il.
Suite à sa démission, Emmanuel Macron a pu se consacrer à son mouvement politique, En Marche ! Il a ensuite été élu président, après avoir empêché François Hollande de se présenter.
Jean-Pierre Chevènement : "un ministre ça ferme sa gueule ; si ça veut l’ouvrir ça démissionne"
Au cours de sa carrière politique, Jean-Pierre Chevènement a tenu a ne pas se laisser dicter sa ligne de conduite. Comme le rappelle Le Figaro, il est notamment connu pour ses démissions fracassantes.
En février 1983, à la sortie d’un Conseil des ministres, il prononce une phrase qui restera célèbre, invitant les ministres à ne pas s’opposer à la ligne présidentielle où alors à démissionner. Ce qu’il fait un mois plus tard, le 22 mars 1983. Il est alors ministre d’Etat, de la Recherche et de l’Industrie et refuse la libéralisation menée par François Mitterrand et Pierre Mauroy. Il réintègre ensuite le gouvernement, en 1984, au ministère de l’Education nationale et poursuivra jusqu’au terme du mandat présidentiel.
Toutefois, lors du deuxième septennat de François Mitterrand, Jean-Pierre Chevènement claque à nouveau la porte. "Une certaine idée de la République m’amène à vous demander de bien vouloir me décharger mes fonctions…", écrit-il au président de la République, sur fond de participation française à la guerre du Golfe.
Il démissionne une troisième fois, pendant la cohabitation Lionel Jospin-Jacques Chirac. Cette fois, le désaccord porte sur la politique menée en Corse par le Premier ministre. Selon lui, "les nationalistes corses doivent d’abord – politiquement s’entend – être combattus", ce que ne fait pas à ses yeux Lionel Jospin.
Christiane Taubira, Arnaud Montebourg, Benoit Hamon, Aurélie Filippeti : la démission des frondeurs
Elle a quitté le ministère de la Justice montée sur son vélo jaune, le 27 janvier 2016. La démission de Christiane Taubira, Garde des Sceaux de François Hollande est particulièrement marquante. Longtemps en conflit avec Manuel Valls, elle annonce quitter le gouvernement "sur un désaccord politique majeur". L’ex-ministre fait référence à la volonté du président de la République de mettre en place la déchéance de nationalité, rappelle France Info. Elle a par la suite été remplacée par Jean-Jacques Urvoas, un proche de Manuel Valls.
Toutefois, elle est loin d’être la seule à avoir quitté le gouvernement durant la présidence de François Hollande. Arnaud Montebourg, ancien ministre de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique, maintient avoir décidé de quitter le gouvernement, le 25 août 2014. Une décision prise, notamment, avec Benoit Hamon (ex-ministre de l’éducation) et Aurélie Filippetti (ex-ministre de la culture et de la Communication). "Je crois nécessaire de reprendre ma liberté. Le Premier ministre accepte de me la rendre", a-t-il déclaré, rappelle Le Point.Leur démission conjointe avait d’ailleurs engendré un remaniement.