En France, le climat social se tend en cette fin d'année 2024. De nombreux syndicats et filières appellent à la grève ces prochaines semaines. Voici les dates clés à retenir.
Le destin tragique d’une étoile montante du cinéma français
Françoise Dorléac est née le 21 mars 1942 à Paris. Fille de l’acteur Maurice Dorléac et de Renée Simonot, ancienne pensionnaire du théâtre de l’Odéon, elle est l’aînée d’une fratrie de deux filles Catherine et Sylvie. À 8 ans, la fillette souhaite devenir à tout prix une grande actrice. Enfant rebelle et adolescente indisciplinée, elle est renvoyée du lycée La Fontaine. Elle s’inscrit par la suite au cours d’art dramatique Raymond-Girard avant d’entrer au Conservatoire de 1957 à 1961. Son père, directeur artistique dans le doublage, lui confie quelques rôles au cinéma. Elle double ainsi le personnage d'Heidi dans le film éponyme en 1952.
C’est en 1957 que la jolie rousse fait ses premiers pas au cinéma dans le court-métrage Mensonges avant de tourner dans le long-métrage Les Loups de la bergerie, en 1959. En 1964, Françoise Dorléac accède au statut de vedette lorsqu’elle est engagée pour être la partenaire de Jean-Paul Belmondo dans le film L’homme de Rio. S’en suit de nombreux films à succès : La Peau douce, Cul-de-sac de Roman Polanski et son dernier long-métrage, Les Demoiselles de Rochefort aux côtés de sa soeur Catherine Deneuve, en 1967.
Mort tragique de la star
Françoise Dorléac a toujours eu pour habitude d’être en retard. Alors qu’elle est au volant de sa Renault d’occasion, elle doit au plus vite rejoindre l’aéroport de Nice pour prendre son avion pour Londres pour assister à l'avant-première du film Les Demoiselles de Rocherfort. C’est à la sortie de l’autoroute de l’Esterel que la voiture de Françoise Dorléac glisse sur la route détrempée. L’automobiliste qui la dépasse, vient de lui faire un tête-à-queue. La voiture de la jeune femme traverse la chaussée et vient percuter un poteau de béton signalant la sortie de l’autoroute. Instantanément, sa voiture prend feu sous les yeux d’un seul témoin, Roger Guiliano. L’automobiliste présent lors du drame vit l’actrice “se débattre désespérément” pour sortir de sa voiture.
Il expliquera plus tard : “J’ai vu cette jeune femme se débattre désespérément. Elle était penchée sur la portière. Elle essayait de l’ouvrir. Mais elle était bloquée. Je voyais son regard fixé sur moi, suppliant. Un instant, j’ai voulu lui porter secours. Je n’ai rien pu faire. Alors, je suis parti alerter les pompiers." Ces derniers mirent près de deux heures pour dégager le corps calciné de l’actrice française. Elle s’éteint le 26 juin 1967, à l’âge que de 25 ans.
“La vraie actrice, c’est elle”
Françoise Dorléac et Catherine Deneuve étaient des soeurs très complices. C’est Françoise Dorléac qui pousse Catherine Deneuve à faire du cinéma. Toujours dynamique et pleine d’entrain, la jeune fille était à ses yeux, une vraie actrice : "Quand on a vécu, jeune, un deuil aussi profond, il ne vous quitte jamais. Jamais. Et il se trouve qu'en plus d'être soeurs, nous étions dans le même métier, très complices. (...) On vit avec ses morts ; pas autant qu'avec les vivants, heureusement, mais tout de même, ils sont là”, confiait Catherine Deneuve dans Psychologie Magazine en 2011. "Nous n'avions que dix-huit mois de différence, nous étions proches, complices. Je n'ai jamais senti aucune concurrence entre nous. Oui, je me demande quelle actrice elle serait aujourd'hui, comment elle serait physiquement, si elle aurait continué le cinéma ou adopté le théâtre comme point d'ancrage. Je me demande aussi si nos rapports seraient restés les mêmes. Oui, cela me traverse l'esprit de temps en temps” avoue-t-elle au magazine.
En 1996, Catherine Deneuve aura le courage de revenir sur cette blessure dans son livre d’images Elle s’appelait Françoise : “Françoise avait cette forme de grâce particulière, ce mélange de légèreté et de fantaisie qu'on appelait autrefois “un grain”. Son imagination la poussait parfois vers des aventures étranges. Elle était capable de passages à l'acte qui paraissaient aux autres totalement inexplicables.” peut-on lire dans l'ouvrage.
"J'avais une fiancée, Françoise Dorléac"
En 1960, Françoise Dorléac rencontre Jean-Pierre Cassel, comédien à l’Epi-club, une discothèque en vogue. C’est dans cette même boîte de nuit que sa soeur, Catherine Deneuve, rencontre le réalisateur Roger Vadim avec qui elle aura un fils en 1963. En 1964, la jolie rousse devient brièvement la compagne de cinéaste François Truffaut pendant et après le tournage du film La Peau Douce. Mais, quelque temps plus tard, cette liaison se transforme en amitié. Le metteur en scène lui donne dans la foulée un petit surnom : “Framboise”.
Dans un entretien à Libération, l’acteur Guy Bedos évoquait avec tristesses ses proches disparus : “J'avais une fiancée, Françoise Dorléac. Depuis sa mort, je ne peux plus passer devant le Louvre sans la voir.” Ce dernier avait été, en effet, le partenaire de Françoise Dorléac dans le film Ce soir ou jamais de Michelle Deville, en 1961.