Ce lundi 25 novembre est celui de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Zoom sur The Sorority, cette application réservée aux femmes et aux minorités de genre qui propose de leur...
Depuis l'attaque surprise du groupe terroriste Hamas sur Israel le samedi 7 octobre, la violence répond à la violence, les blessés s'ajoutent aux morts, le décompte des victimes égraine ses chiffres, insupportables. Au coeur des affrontements entre le Hamas et l'Etat israélien, qui accueille ce mercredi la visite de Joe Biden, les civils, éternel dommage collatéral d'un conflit qui ne concède plus rien à la vie, à la jeunesse, à la joie. C'est bien dans un moment d'allégresse qu'on été happées les premières victimes civiles de l'attaque du Hamas. Au Nova Festival, rave party ciblée par les terroristes au matin du 7 octobre, la musique électronique tonnait, les corps se balançaient, les rires fusaient, mais tout s'est évanoui sous les tirs aveugles des islamistes, qui ont fait ce jour-là plus de 250 victimes, et leurs premiers otages. Dans la confusion et le supplice de l'identification des corps, les bilans ont mis du temps à émerger : qui ne répond pas à l'appel ? Qui ne se trouve ni parmi les rescapés, ni parmi les morts ? Ce lundi 16 octobre, Tel Aviv a fait état de 199 otages retenus par le Hamas : des femmes, des enfants, des personnes âgées, des travailleurs étrangers et des binationaux de 15 nationalités différents, dont 13 Français. Parmi les Français dont on était sans nouvelle au lendemain de l'attaque, 19 ont été déclarés morts depuis.
Des images et des corps
Des autres, les capturés, aucune nouvelle, ou si peu. Pour les familles, le supplice est insupportable. Dans le silence, les disparus sont comme le félin de Schrödinger, ni vivants, ni morts. Donc l'espoir vit. En début de semaine, des images transmisent par les terroristes sont venues rassurer, ou torturer, les proches d'une des disparus. On y voit Mia Shem, une jeune femme de 21 ans de nationalité franco-israélienne enlevée au Nova Festival, sur un lit où elle reçoit des soins. En hébreux, elle explique être à Gaza : "Je suis à Gaza, ils m’ont soignée, l’opération a duré trois heures et tout va bien. Je vous demande de me ramener à la maison le plus vite possible, de me ramener dans ma famille. S’il vous plaît, sortez-nous d’ici le plus vite possible." Pour d'autres, c'est le temps du deuil, et de la colère, comme pour les proches de Céline Ben David-Nagar, citoyenne franco-israélienne qui avait disparu alors qu'elle fuyait le Nova festival et qui a été retrouvée décédée cette semaine.
Les enchères montent sur les otages
Les terroristes ont, depuis l'attaque, entrepris d'utiliser les comptes de plusieurs otages pour envoyer, sur Instagram ou Whatsapp, des menaces de mort, des appels à la haine, mais aussi pour menacer par téléphone leur famille et leurs amis. Le Hamas menace aujourd'hui de "diffuser des vidéos d'éxecutions d'otages dans les semaines à venir, simulacre de la communication d'Al-Qaida et de l'Etat Islamique. L'organisation islamiste semble aujourd'hui entrée dans une double logique d'intimidation envers Israel et les Occidentaux : tuer en grand nombre, et faire monter les enchères sur les potentiels survivants par les images. "C'est intentionnel : le but est de déclencher un sentiment d'impuissance, de paralysie et d'humiliation", estime pour l'AFP Michael Horowitz, analyste sécuritaire pour la société de conseil Beck International.
La voie des négociations
"La France est pleinement mobilisée et travaille avec ses partenaires pour libérer les otages français retenus par le Hamas", a indiqué Emmanuel Macron lundi 16 octobre. "Je veux ici me montrer très prudent, vous comprendrez que je n’en dise pas davantage, pour d’abord ne pas créer des attentes qui seraient déçues et surtout pour ne pas mettre en péril les discussions intenses que nous sommes en train de conduire. Mais elles avancent, nous sommes heure par heure au suivi de ces discussions". Le président français a évoqué des "contacts, évidemment, avec les autorités israéliennes" mais aussi avec des "puissances amies intermédiaires avec le Hamas pour obtenir la libération de nos otages et de tous les otages".
Ainsi le ministre turc des Affaires étrangères a indiqué que son gouvernement avait "reçu des demandes de plusieurs pays pour la libération de leurs citoyens. En conséquence, nous avons commencé à discuter, notamment avec l’aile politique du Hamas". Le Qatar pourrait lui aussi essayer de mettre la pression sur les dirigeants politiques du Hamas, qui se trouvent sur son sol, à Doha. L'émirat a déjà servi dans les négociations entre les talibans et lors du retrait américain en Afghanistan et lors de la prise de Kaboul. "Mais ceux-ci vont-ils être écoutés par la branche militaire ?", interroge la journaliste Agnès Vahramian pour franceinfo. L'Égypte pourrait elle aussi jouer un rôle et faire pression auprès du Hamas.
La voie armée
"Les Israéliens se sont dits prêts à ouvrir un couloir humanitaire au sud de Gaza en échange d'informations sur ces otages", explique la journaliste de franceinfo, en direct d'Ashkelon (Israël). L'offensive terrestre de Tsahal pourrait-elle servir à libérer les otages retenus dans la bande de Gaza et utilisés comme bouclier par le Hamas contre la réponse armée ? Ces derniers étant a priori repartis dans plusieurs endroits de l'enclave, une attaque surprise ciblée ne suffirait pas. Il faut aussi prendre en compte "la topographie de Gaza", note pour 20 Minutes un ancien négociateur en chef du Raid, Christophe Caupenne. "Un réseau de tunnels sous-terrains forme une vraie ville sous la ville, indétectable pour les radars, les avions ou les satellites israéliens, et empêche tout renseignement sur la localisation des otages." Selon le Hamas, le conflit avait fait "environ 3 000 morts" dans la bande de Gaza avant même l'attaque de l'hôpital. La situation humanitaire continue d'empirer à Gaza et "devient incontrôlable" selon le patron de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le siège hermétique de la bande de Gaza et la frappe meurtrière qui a touché le 17 octobre l'hôpital d'Al-Ahli Arabi, et dont les deux ennemis se rejettent la responsabilité, sont autant d'éléments susceptibles de faire chavirer le destin des otages.