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Qui peut prétendre à la Maison-Blanche ?
Dans la course à la primaire des Démocrates et Républicains aux Etats-Unis, a eu lieu mardi le "Super Tuesday", au cours duquel douze Etats américains ont voté en même temps. Une séquence inimaginable chez nous et qui interroge sur les différences qui peuvent exister entre les Etats-Unis et notre pays quant au mode de désignation du président.
Première différence : pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle aux USA, il faut avoir au moins 35 ans, être citoyen américain de naissance et avoir résidé au moins 14 ans dans le pays (et ne pas être candidat à un troisième mandat). Alors qu'en France, il faut au minimum être âgé de 18 ans, avoir la nationalité française, remplir certaines formalités administratives (et ne pas être candidat à un troisième mandat consécutif).
L'organisation de l'élection
En France, l'élection présidentielle se déroule de la manière suivante : Plusieurs politiques, soit sortis vainqueurs de la primaire de leur parti soit désignés directement pour le représenter, se déclarent candidats à la présidentielle dont le scrutin se déroule au suffrage universel direct à deux tours espacés d'une semaine. Avant de voir leur candidature officialisée, les candidats doivent cependant recueillir le parrainage de 500 d'élus d'au moins 30 départements ou collectivités d'outre-mer différents. A la suite du premier tour, les deux candidats arrivés en tête sont qualifiés pour le second tour à l'issue duquel le candidat arrivé en tête devient président de la République.
Aux Etats-Unis, la route est plus longue pour devenir le locataire de la Maison-Blanche. Ce ne sont pas les Américains qui élisent directement leur président. En effet, le scrutin est indirect et précédé de primaires. Les électeurs votent tout au long de l'année pour élire des Grands électeurs réunis au sein d'un collège électoral de 538 membres qui désignera ensuite le président des Etats-Unis. Lors des élections intermédiaires dans chaque Etat, le candidat arrivé en tête rafle la totalité des Grands électeurs accordés à cet Etat (le nombre est au prorata de l'importance de l'Etat). Pour être élu président, il faut recueillir au moins 270 voix.
Le nombre de candidats
Différence notable entre nos deux pays : le nombre de candidats. Si en France le nombre de candidats à la présidentielle est assez conséquent (10 à la dernière élection), aux Etats-Unis l'offre politique se réduit bien souvent entre deux candidats, l'un issu de la primaire des Démocrates, l'autre issu de la primaire des Républicains.
Le financement de la campagne
En France, le financement d'une campagne présidentielle se fait selon deux modalités : un financement public, organisé par la loi organique du 6 novembre 1962, et un financement privé provenant en majorité des partis (cotisations), mais aussi de personnes privées (pas les entreprises et pour les personnes les dons sont limités à 4 600 euros). Par ailleurs, chaque candidat doit tenir un compte de campagne et ne doit pas dépasser un certain montant de dépenses : 16,851 millions d’euros au premier tour et à 21,509 millions au second tour.
Au Etats-Unis, le gigantisme est de mise. Ainsi, les candidats à la Maison-Blanche ont déjà récolté 925 000 000 millions de dollars, indique France 2. Contrairement à la France, le moindre don est rendu public et mis en ligne sur le site de la Commission fédérale électorale. Le montant des dons autorisés pour une personne est là-bas de 2 700 dollars (2490 euros). Pour se financer, les candidats américains ont donc recours à un subterfuge (légal) : les "SuperPacs". Il s'agit d'associations, sans liens directs avec les candidats, qui n’ont aucune limite de dons. "Ainsi, le milliardaire philanthrope Georges Soros a pu donner 2 700 dollars à la campagne officielle d’Hillary Clinton, mais aussi six millions de dollars au SuperPacs de la démocrate", explique France 2.
L'omniprésence de la religion
Contrairement à la France laïque, la religion tient une grande place au pays de l'Oncle Sam, même pendant la campagne présidentielle où les candidats invoquent Dieu sans que cela ne choque. Au moment de prêter serment lors de la cérémonie d'investiture, le futur président des Etats-Unis jure ainsi sur la Bible. L'omniprésence de la famille (modèle) du candidat à ses côtés sur scène est également une différence notoire avec la France qui résiste encore quelque peu à la "peopolitisation" de la vie du président de la République.