Ce lundi 25 novembre est celui de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Zoom sur The Sorority, cette application réservée aux femmes et aux minorités de genre qui propose de leur...
Osez le féminisme, qui a lancé le 27 septembre avec les Chiennes de garde une campagne pour en finir avec la case "Mademoiselle". "Cela oblige la femme à exposer une situation personnelle et familiale," explique la féministe, notant "la connotation condescendante" de "Mademoiselle".
Toutes les femmes se sont déjà vues poser la question :"Madame ou mademoiselle ?" La demande est banale. Sans importance. Et pourtant, remarquent les féministes, la société n'impose pas aux hommes d'indiquer s'ils sont mariés. Une femme est toujours "Madame" ou "Mademoiselle". "Ça peut paraître un détail mais c'est très symbolique des inégalités," déclare Julie Muret de l'association"Simplement un usage"
"Pour les hommes c'est monsieur ou damoiseau ?," plaisante Christine, sur le site Vie de meuf, regroupant tous les clichés sexistes du quotidien. Pour Laurence Waki auteur de "Madame ou mademoiselle" (Edition Max Milo), ces deux termes imposent une double identité réductrice pour les femmes : "soit en fonction de l'âge, soit en fonction du statut matrimonial, c'est insupportable.(...) Implicitement, on vous dit que vous n'êtes pas finie tant que vous n'êtes pas mariée."
Aucune valeur légale
De plus la civilité "Mademoiselle" n'a aucune valeur légale. "C'est simplement un usage," explique Laurence Waki, alors que beaucoup pensent encore que le "Madame" n'est réservé qu'aux femmes mariées. Julie Muret rappelle d'ailleurs que de nombreux pays ont abandonné cette appellation comme l'Allemagne qui n'utilise quasiment plus le mot "Fräulein" (Mademoiselle).
Plusieurs démarches ont déjà tenté d'abolir le "Mademoiselle" en France. En 1972, le ministre de la Justice René Pleven indiquait qu'aucune réglementation (même pour les documents officiels) n'imposait un choix entre les deux termes. Yvette Roudy, ministre des Droits de la femme en 1983 parlait même de "discrimination" tandis qu'en 2007, l'association Mix-Cité avait saisi la Halde (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour les Inégalités) lorsqu'on devait réclamer 145 euros pour changer le "Mademoiselle" en "Madame" sur la carte grise.
Un combat superflu ?
Mais pour Olivia Catton de l'association Paroles de femmes, ce débat n'est pas du tout une priorité. "Ça ne va pas régler les problèmes des femmes, les violences, la précarité, c'est un coup de com". L'actualité des féministes est plutôt tournée vers les violences sexuelles, notamment avec l'affaire DSK.
Et vous qu'en pensez-vous ? Le "Mademoiselle" devrait-il être banni du langage courant et des formulaires administratifs ou est-il un usage à conserver ?
Photo :©Chiennes de garde