De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Alors même que le plan de déconfinement doit être présenté en détail ce jeudi par Edouard Philippe, on apprend que le gouvernement a également prévu un plan de reconfinement. En effet, le coordinateur national à la stratégie de déconfinement, Jean Castex, a annoncé mercredi qu’un plan de reconfinement était prêt : "Nous aurons un plan (de reconfinement) prêt au cas où, ce n'est pas notre objectif". Lors de son audition par la commission des lois du Sénat, celui que l’on surnomme "Monsieur confinement" a précisé que celui-ci pourrait être mis en place en cas de résurgence de l’épidémie de coronavirus Covid-19 dans les semaines et même les mois à venir.
Un reconfinement possible, même très localement
"Dans le plan de sortie de confinement que j’ai préparé, j’ai proposé que soit également prêt un plan éventuel de reconfinement – parce que ça se prépare", a-t-il expliqué. Une annonce qui soulève de nombreuses questions ? Sur la base de quels éléments le gouvernement pourrait-il décider d’enclencher ce plan "au cas où" ? Tous les départements seraient-ils concernés, même ceux qui sont en vert ? À cette dernière question, Jean Castex a apporté un élément de réponse : à partir du 11 mai, "dès que (…) le nombre de patients positifs, au-delà des cas contacts, sera normalement élevé, il faudra effectivement – y compris de manière localisée – se donner les moyens d’agir immédiatement".
Jean Castex a ensuite évoqué les points essentiels qu’il conviendrait de respecter dès lors que le déconfinement sera enclenché afin d’éviter d’avoir recours au plan de secours.
Reconfinement possible : "la mobilisation nationale sera un facteur déterminant"
Interrogé par la commission des lois du Sénat, Jean Castex a rappelé l’importance de la "mobilisation nationale" dans l’aboutissement du plan de déconfinement qui sera présenté ce jeudi par Edouard Philippe. Revenant sur l’éventualité d’un reconfinement en cas d’échec, il a expliqué : "si on ne veut pas que ça arrive, l’un des meilleurs moyens, c’est que nous respections les règles essentielles, les mesures barrières, le lavage des mains, le port du masque dans certaines situations, aller se faire tester dès qu’on a un symptôme". "La mobilisation nationale sera un facteur déterminant" a-t-il insisté.
Et alors qu’un relâchement de la part des Français est observé depuis plusieurs jours déjà dans de nombreuses villes de l’Hexagone, pour certains spécialistes, le reconfinement ne fait aucun doute…
Le reconfinement est-il inévitable ?
Pour Xavier Timbeau, le directeur de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), le reconfinement est presque inévitable. « Le nombre de personnes immunisées est faible (6% au 11 mai, selon l’Institut Pasteur, ndlr) et donc, à partir du déconfinement, il y a un risque élevé de reprise de l’épidémie, a-t-il expliqué à LCI. À partir du moment où il y aura matérialisation de ce risque, il faudra prendre des mesures plus strictes de distanciation qui peuvent aller jusqu’au reconfinement ».
A quelques heures de l’annonce du plan de déconfinement, Le Monde a publié un article présentant les projections épidémiologiques "globalement pessimistes". "Selon différentes modélisations, la stratégie du gouvernement est insuffisante pour endiguer une seconde vague de l’épidémie. Elle pourrait frapper de plein fouet des hôpitaux fragilisés par deux mois de lutte contre le Covid-19", écrit le quotidien en préambule.
"Trop de relâchement et d’insouciance, et c’est une deuxième vague qui menace ; trop d’immobilisme et d’angoisse, et c’est l’asphyxie collective. Tel est le chemin de crête sur lequel nous devons avancer : chaque versant est un à-pic vertigineux", avait quant à lui résumé Edouard Philippe lors de son audition au Sénat.