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Moins d’une semaine après l’allocution d’Emmanuel Macron au cours de laquelle le président a notamment annoncé le début du déconfinement à partir du 11 mai, Edouard Philippe s’est à son tour adressé aux Français dimanche en fin d’après-midi.
A 17h30, filmé depuis l’hôtel de Matignon et accompagné par Olivier Véran, le ministre en charge de la Santé, le Premier ministre a ainsi fait un "point de situation" sur la pandémie de coronavirus Covid-19 en France. L’occasion pour le chef du gouvernement de préciser certains points qui n’ont eu de cesse de tarauder les Français au cours des derniers jours.
Pas de retour à la normale "avant longtemps"
Rapidement, Edouard Philippe a donné le ton : "Notre vie à partir du 11 mai ne sera pas celle d’avant le confinement, pas avant longtemps". "Comment va s’organiser la vie après le déconfinement ? Beaucoup d’entre vous aimeraient que je réponde à ces questions, a-t-il poursuivi. Je n’y répondrai pas aujourd’hui, mais dans 15 jours". Et celui-ci d’insister : "A partir du 11 mai, ce ne sera pas la même vie qu’avant le confinement". Le Premier ministre a toutefois tenu à rassurer les Français en assurant que "nous allons apprendre à organiser notre vie collective et à retrouver les libertés auxquelles nous sommes attachés".
Chiffres à l’appui, le chef du gouvernement a également insisté sur le fait que nous n’en avions pas fini avec l’épidémie de coronavirus Covid-19, même si des "pas" ont été faits. "Nous allons devoir apprendre à vivre avec le virus, a-t-il martelé, car la population n’est pas immunisée". Les gestes barrières recommandés par le gouvernement (se laver fréquemment les mains, utiliser un mouchoir à usage unique, tousser dans son coude, ne pas serrer la main ni faire la bise, et respecter une distance sociale d’au moins un mètre) devront donc être encore appliqués pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Edouard Philippe a ensuite annoncé quand les premiers vaccins contre le coronavirus Covid-19 seraient livrés. Et là, encore, il faudra s’armer de patience.
Coronavirus Covid-19 : pas de vaccins avant 2021
Il ne devrait pas y avoir de vaccins contre le coronavirus Covid-19 cette année. Edouard Philippe a été clair sur ce sujet lors de son allocution : "nous n’aurons pas de vaccin rapidement". Selon lui, il n’y en aura "probablement pas avant 2021" car "il n’y a pas de traitement connu et efficace à ce jour".
En attendant que les premiers vaccins arrivent, il faudra donc miser sur la prévention. Celle-ci sera "déterminante", a estimé le Premier ministre avant d’expliquer qu’elle allait reposer sur trois éléments essentiels : "D'abord, les gestes barrière à respecter, il va falloir vivre avec. Ensuite, des tests devront être faits, beaucoup, vite, sur tous ceux qui présenteront des symptômes. Enfin, il conviendra d'isoler les porteurs du virus".
Puis le Premier ministre a abordé l’impact de la crise sanitaire sur l’économie du pays.
La France menacée par une "crise économique qui sera brutale"
Edouard Philippe a également profité de son intervention télévisée pour expliquer aux Français l’impact que va avoir l’épidémie de coronavirus Covid-19 sur l’économie toute entière du pays.
Rappelant d’abord que cette épidémie était "d’une ampleur que nous n’avions pas encore connue dans notre histoire moderne" et que le contexte mondial était inédit, il a ensuite annoncé que cette crise sanitaire allait "entraîner une crise économique qui sera brutale".
Le pays s’apprête à vivre "la plus forte récession connue depuis 1945", a même assuré le chef du gouvernement qui prévoit une croissance négative de l’ordre de -8% en 2020. L'activité économique a diminué de 36% pendant le confinement, de 88% dans le secteur de la construction et on observe une "quasi cessation d’activité dans la restauration et l'hôtellerie", a-t-il détaillé. L'objectif du gouvernement est "de sauvegarder aujourd’hui et relancer demain pour ne pas perdre tout notre tissu productif."
Pour autant, les bars et restaurants ne devraient pas pouvoir rouvrir leurs portes avant plusieurs semaines.
Pas de réouverture annoncée pour les bars et les restaurants
Si certains commerces fermés depuis le 15 avril devraient pouvoir rouvrir leur porte à partir du 11 mai, cela ne sera pas le cas des bars et restaurants. Ces derniers ne sont pas concernés "dans un premier temps", a en effet réaffirmé Edouard Philippe.
Une "catastrophe" pour Hervé Becam, vice-président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) interrogé par France Info.