De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
- 1 - Issei Sagawa : un étudiant pas comme les autres
- 2 - Le cannibale passe à l’acte : le meurtre de Renée Hartevelt
- 3 - La capture de Issei Sagawa : "Si j’avais eu un congélateur, vous ne m’auriez pas retrouvé"
- 4 - Un criminel dangereux qui n’a jamais été jugé
- 5 - Le cannibale japonais, un criminel libre
- 6 - Retour au Japon : quand "le cannibale japonais" devient "l’étudiant français"
- 7 - Issei Sagawa : "Je veux manger quelqu’un d’autre avant de mourir"
Issei Sagawa : un étudiant pas comme les autres
Nous sommes en 1981, Issei Sagawa est un étudiant japonais de 32 ans, venu effectuer sa thèse à l’université de la Sorbonne, où il étudie la littérature. Le jeune homme est solitaire et effacé. Petit et faible, il mesure 1m52 et pèse seulement 35 kilos à cause de sa naissance prématurée et d’une encéphalite contractée dans son enfance.
Son attirance pour les femmes de type occidental le mène à se lier avec une autre étudiante de son université. Une jeune hollandaise de 25 ans, Renée Hartevelt.
Ce que personne ne sait, c’est que ce fils de riche industriel japonais nourrit depuis l’enfance un étrange fantasme, celui de manger les fesses d’une femme…
Son rêve deviendra réalité un soir de juin 1981.
Crédit photo : ©MaxPPP
Le cannibale passe à l’acte : le meurtre de Renée Hartevelt
Un soir de juin 1981, Renée Hartevelt (voir photo ci-contre), la jeune étudiante qui s’est prise de sympathie pour Issei Sagawa, accepte de passer la soirée chez ce dernier. Les deux jeunes gens sont passionnés de littérature et de poésie, c’est donc lorsque Renée Hartevelt lit un poème allemand de Johannes Becher que le Japonais passe derrière elle, saisit sa carabine et tire dans la nuque de la jeune femme. Le coup est fatal.
A ce moment, le jeune homme sait qu’il va pouvoir assouvir sa terrifiante envie. Il se livre à un acte de nécrophilie avant de découper la jeune femme en morceaux et d’en prélever de la chair. Il en consomme un peu, et garde le reste dans son réfrigérateur.
Non content de perpétrer son crime, Issei Sagawa prend soin d’enregistrer le meurtre de sa victime sur une cassette audio où l’on peut entendre la voix de la jeune femme lire les vers, le coup de feu, puis le silence.
Mais il ne s’arrête pas là, le cannibale prend également des clichés au fur et à mesure qu’il "consomme" sa victime, pour immortaliser ce moment.
Des années plus tard, Issei Sagawa explique très froidement dans une interview qu’il n'a pas souhaité tuer la jeune Hollandaise, mais "juste" la manger. Le deuxième acte impliquant le premier, il en a donc conclu qu’il était obligé de commettre un meurtre.
Crédit photo : capture d'écran du reportage Dans la tête du cannibale japonais - Planète Justice
La capture de Issei Sagawa : "Si j’avais eu un congélateur, vous ne m’auriez pas retrouvé"
Deux jours ont passé depuis le meurtre de Renée Hartevelt et Issei Sagawa reste enfermé dans son appartement parisien de la rue Erlanger. Ne pouvant conserver tous les restes du cadavre de la jeune femme chez lui, le cannibale se décide à se débarrasser du corps qu’il découpe en morceaux et cache dans deux grosses valises.
Le soir du 13 juin 1981, il appelle un taxi et se fait conduire au bois de Boulogne, pensant avoir trouvé une cachette.
Seulement, le frêle asiatique encombré de ses bagages ne passe pas inaperçu dans le bois et attire l’attention des passants. Lorsque l’une de ses valises se renverse et dévoile une traînée rouge, il s’enfuit. Les passants ne tardent pas à appeler la police.
Grâce aux témoins qui ont assisté à la scène, les policiers disposent d’assez d’éléments pour retrouver le propriétaire de ces biens macabres. Le portrait robot d’Issei Sagawa est largement diffusé, et le chauffeur de taxi qui l’a conduit au bois de Boulogne ne tarde pas à se manifester. Il donne l’adresse du cannibale à la police qui appréhende le jeune étudiant à son domicile.
Sa culpabilité ne fait aucun doute. La police retrouve des preuves accablantes à son domicile : les photos de lui qu’il a prises en train de manger sa victime, l’enregistrement audio du meurtre mais aussi des restes de chair humaine, stockés dans son réfrigérateur.
Issei Sagawa ne nie pas les faits et ne semble pas non plus regretter son crime. Au contraire, il parle de son goût pour la chair humaine aux policiers et leur lance même : "Si j’avais eu un congélateur, vous ne m’auriez pas retrouvé".
Crédit photo : capture d'écran du reportage Dans la tête du cannibale japonais - Planète Justice
Un criminel dangereux qui n’a jamais été jugé
Après sa capture, Issei Sagawa est placé en détention préventive à la prison de la Santé où il passe son temps à lire. Soumis à un suivi psychiatrique, les experts qui l’examinent le déclarent irresponsable pénalement, bien que dangereux.
Suite à ce diagnostic, un non-lieu est prononcé mais le cannibale est interné à l’hôpital psychiatrique de Villejuif dans une unité pour malades dangereux.
Isseai Sagawa n’a donc jamais été jugé pour son crime.
Crédit photo : capture d'écran du reportage Dans la tête du cannibale japonais - Planète Justice
Le cannibale japonais, un criminel libre
L’histoire d’Issei Sagawa ne s’arrête pas là. N’oublions pas qu’il est le fils d’un riche industriel japonais qui a mis à la disposition de son fils un très bon avocat : Me Philippe Lemaire. Ce dernier, suite au non-lieu et à l’internement de son client, va jouer sa dernière carte pour le sauver. Il plaide l’injustice financière auprès du gouvernement français : pourquoi le contribuable français devrait payer pour l’internement de ce malade japonais ? Qu’il retourne donc chez lui !
Ce sera chose faite.
Presque trois ans après son crime, Issei Sagawa retourne au Japon, avec, tout de même, l’interdiction de revenir en France.
A son arrivée dans son pays natal, le cannibale est un homme libre grâce au non-lieu prononcé en France. Mais pour ne pas s’attirer les foudres des médias qui s’intéressent de très près à Issei Sagawa, il est envoyé dans un hôpital psychiatrique par sa famille. C’est d’ailleurs une ambulance qui vient l’accueillir à sa sortie de l’avion.
Il y séjourne environ un an, avant d’être libéré le 13 août 1985.
Issei Sagawa est, désormais, un criminel dangereux totalement libre de ses mouvements.
Crédit photo : capture d'écran du reportage Dans la tête du cannibale japonais - Planète Justice
Retour au Japon : quand "le cannibale japonais" devient "l’étudiant français"
Une fois sorti de l’hôpital psychiatrique, on aurait pu s’attendre à ce qu’Issei Sagawa, surnommé "le cannibale japonais" par les médias français, se retire de la société et mène une vie solitaire dans un coin retiré.
Il n’en est rien. Car c’est sans compter la fascination malsaine qu’il exerce dans son pays natal.
Au Japon, le cannibale est rebaptisé "l’étudiant français" et devient une vraie bête de foire. Il est sollicité de toutes parts, et ses apparitions dans les médias se font de plus en plus nombreuses.
Il écrit des ouvrages, dont la plupart sur son crime avec des titres aussi évocateurs que L'affaire de la chair humaine de Paris, J'aimerais être mangé ou Ceux que j'ai envie de tuer ; il dessine (des femmes nues) ; joue dans des films pornographiques et fait même de la publicité pour des restaurants de viande.
En un mot : une véritable star.
Crédit photo : capture d'écran du reportage Dans la tête du cannibale japonais - Planète Justice
Issei Sagawa : "Je veux manger quelqu’un d’autre avant de mourir"
Aujourd’hui, Issei Sagawa vit seul dans un appartement de la banlieue de Tokyo avec les revenus engendrés par sa célébrité.
Le cannibale japonais n’a aucun mal à parler aux médias et raconte toujours les détails de son crime, commis 30 ans auparavant, d’un ton très détaché.
Plus inquiétant encore, il affirme, lors d’une interview : "Je veux toujours manger une belle femme" et ajoute "je veux en remanger pendant que je suis en vie […]. Je n’éprouverai alors aucun désarroi à être guillotiné ou pendu, peu importe", car pour lui "mourir de la main d’une femme serait [sa] voie vers la rédemption".
Le cannibale japonais n’a, jusqu’à preuve du contraire, pas récidivé depuis l’assassinat de Renée Hartevelt… Mais pour combien de temps? Crédit photo : capture d'écran du reportage Dans la tête du cannibale japonais - Planète Justice