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Dans la nuit du 30 au 31 juillet 1982, deux cars transportent 107 enfants venus de Crépy-en-Valois (Oise), direction la Savoie. La plupart d’entre eux, défavorisés, se rendent pour la première fois en colonie de vacances. Le drame survient vers 1h40, alors que les cars atteignent l’« entonnoir » du point kilométrique 313, sur la commune de Merceuil, non loin de Beaune (Côte-d’Or). La route mouillée par la pluie se resserre et passe de trois voies à deux. Le chauffeur du premier car, fatigué pour avoir roulé 700 km la veille et ne s’être reposé que 3-4 heures entretemps, réagit trop tard lorsqu’un autobus allemand ralentit devant lui. Les deux véhicules entrent en collision à 16 km/h, mais une 2CV s’emboutit dans le premier car français et se fait prendre en sandwich par le second. Puis, une autre voiture les percute, suivie par cinq autres, et la collision en chaîne s’embrase.
Évacués, tous les occupants du premier autocar survivent. Dans le second, dont une porte est bloquée par une voiture accidentée, 44 enfants, deux moniteurs et deux chauffeurs meurent brûlés vifs ; seule une quinzaine d’enfants parviennent à s’échapper. Les voitures impliquées dans l’accident comptent cinq morts, dont deux enfants.
Une série de mesures
L’accident, le plus mortel en France à ce jour, fait grand bruit dans la presse. François Mitterrand, président de la République à ce moment-là, assiste aux obsèques le 5 août 1982 à Crépy-en-Valois. À l’époque, aucun suivi psychologique n’est prévu, ni pour les familles endeuillées, ni pour les pompiers qui ont dû extraire les dépouilles des véhicules calcinés.
L’enquête démontre des défaillances dans le second bus : des freins défectueux et 600.000 km au compteur. Au procès, tenu à Dijon, le transporteur est condamné à 18 mois de prison avec sursis et 25.000 francs d’amende (38.112 euros).
L’accident de l’A6 entraîne des mesures bien connues des automobilistes aujourd’hui, afin d’éviter qu’un drame d’une telle ampleur ne se reproduise : l’installation obligatoire de limitateurs de vitesse, la limitation de la vitesse des transports en communs à 90 km/h, et la limitation de vitesse par temps de pluie à 110 km/h sur autoroute et 80 km/h sur route. Les cars doivent être construits avec des matériaux non-inflammables et avoir des pare-brise en verre feuilleté, et ne peuvent plus transporter d’enfants lors des week-ends de chassé-croisé : c’est par exemple le cas pour ce week-end du 30 et 31 juillet 2022, 40 ans après le drame de Beaune.