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Des psychopathes en politique ? L’idée fait froid dans le dos. Pourtant, selon les spécialistes, environ 1 % de la population souffrirait de cette pathologie et aucune catégorie socio-professionnelle ne serait épargnée. Loin du fantasme du tueur en série, ce trouble comportemental se traduit surtout par certains traits de caractère bien spécifiques.
"Les psychopathes sont assez impulsifs et extrêmement égoïstes. Ils ont tendance à réprimer et mépriser tout ce qui relève de la tendresse. Sur le plan intellectuel, ils ont des idées relativement simples et des raisonnements peu subtils. Certains psychopathes ont toutefois une excellente présentation sociale, sont charismatiques et très doués pour faire illusion. Contrairement aux paranoïaques, les psychopathes ne sont pas rancuniers et sont capables de changer d’avis du jour au lendemain", explique Quentin Debray, psychiatre et auteur de Les personnalités psychopathiques (Ed. Elsevier Masson).
Un portrait qui, pour certains experts, rappelle curieusement celui de Donald Trump. En octobre 2017, 27 psychiatres et psychologues américains ont ainsi publié The Dangerous Case of Donald Trump (le dangereux cas de Donald Trump, en français), un ouvrage sur la santé mentale du 45e président des Etats-Unis. Selon les auteurs du livre, Donald Trump serait, entre autres, impulsif, imprudent et souffrirait d’un cruel manque d’empathie. Une attitude antisociale qui compromettrait son rôle de chef d’Etat.
Pour Jean-Luc Hees, journaliste, ex-président du groupe Radio France et auteur de Ces psychopathes qui nous gouvernent (Ed. Plon), l’affaire est entendue. "Donald Trump est instable et dangereux. Les spécialistes qui se sont penchés sur son cas ont affirmé que cela allait s’aggraver avec le temps. A défaut d’être un psychopathe, Donald Trump est a minima sociopathe. Au regard des critères de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il en coche toutes les cases", affirme-t-il.
L’exercice du pouvoir à l’épreuve de la normalité
Du point de vue de Quentin Debray, le diagnostic des experts américains est toutefois à prendre avec des pincettes. "Je ne crois pas au diagnostic à distance. Pour déceler une pathologie, il faut entrer en contact à plusieurs reprises avec la personne concernée", nuance-t-il. Selon lui, il est plus probable que des psychopathes se cachent parmi les plus proches conseillers du président. "Les conseillers en communication qui frétillent autour des chefs d’Etats sont très volontiers des psychopathes car cette vie de contact et de bavardage les séduit. Il n’est pas improbable que des hommes politiques se fassent influencer par des psychopathes sans le savoir".
Psychopathe, mégalomane ou pervers narcissique… Impossible de savoir qui est vraiment Donald Trump sans l’examiner directement. Malgré tout, l’analyse historique permet parfois d’émettre de gros doutes sur certaines personnalités. "Il y a de fortes probabilités pour que Raspoutine, qui a réussi à s’infiltrer auprès de la famille du tsar Nicolas II, ait été un psychopathe", raconte ainsi Quentin Debray. Quid d’Adolf Hitler ? "C’est difficile à dire. Il n’y a nul besoin d’être psychopathe pour être un criminel pervers. Le sadisme n’est pas l’apanage des psychopathes. Certains le sont, d’autres non", précise le spécialiste.Si aucun indicateur ne permet d’identifier un psychopathe à coup sûr, il est toutefois facile de repérer ceux qui ne le sont pas. "La capacité à former une équipe resserrée, fidèle et loyale avec des liens forts entre chaque collaborateur ne peut pas être psychopathique car les psychopathes ont tendance à trahir leurs proches", souligne Quentin Debray tout en ajoutant que "peu de psychopathes gravissent les échelons de la société car ils ont tendance à facilement décrocher et à régulièrement changer d’insertion professionnelle".
A l’image de François Hollande, un président peut-il, pour autant, se définir comme "normal" ? Les prérogatives d’un chef d’Etat sont ponctuées par des choix difficiles, des décisions graves. Par exemple, un chef d’Etat peut être amené, raison d’Etat oblige, à commanditer des assassinats ou à envoyer des troupes sur un champ de bataille. "Je n’ai jamais rencontré d’homme politique ‘normal’, assure Jean-Luc Hees. Certes, le goût du pouvoir et de la réussite absolue font partie du jeu. Mais se battre pour exercer le pouvoir sur les autres est une sacrée responsabilité et cela nécessite d’avoir une confiance en soi particulière. Un individu ‘normal’ doute de lui-même et ne pense même pas à devenir président." Le pouvoir, un fardeau trop lourd à porter pour le commun des mortels ?