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Regrettant ses "opportunités professionnelles" perdues, Dominique Strauss-Kahn vient de contre-attaquer contre la femme de chambre guinéenne qui l'avait accusé il y a un an d'agression sexuelle au Sofitel de New York, et il lui réclame au moins un million de dollars.

 La plainte de DSK dont l'AFP a obtenu une copie, a été rendue publique le jour même où le nouveau président français François Hollande prenait ses fonctions à l'Elysée.

Elle a été déposée en réponse à la décision d'un juge du Bronx qui a refusé le 1er mai de classer la plainte au civil de la femme de chambre Nafissatou Diallo contre DSK.

Ce document de 17 pages, qualifié de "stratagème désespéré" par Douglas Wigdor, avocat de Mme Diallo, accuse la femme de chambre d'avoir "en toute connaissance de cause et intentionnellement faussement affirmé que M. Strauss-Kahn l'avait agressée sexuellement" le 14 mai 2011. Il détaille les conséquences pour DSK: emprisonnement à Rykers Island, assignation à résidence, "perte de son emploi de directeur général du FMI et d'autres opportunités professionnelles (...) dommages substantiels à sa réputation professionnelle et personnelle aux Etats-Unis et dans le monde".

Le document rappelle que Dominique Strauss-Kahn était au moment des faits "considéré par certains comme le prochain président français".

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Il affirme que la relation sexuelle entre DSK et Nafissatou Diallo au Sofitel était "mutuellement consentie", sans "violence ni contrainte", et précise que la femme de chambre -- qui affirme avoir été contrainte à une fellation -- n'a pas été blessée.

"Environ une heure après, avec l'aide du personnel du Sofitel, Mme Diallo a faussement déclaré à la police que M. Strauss-Kahn l'avait agressée sexuellement alors qu'elle savait que c'était faux", affirme ce document.

Il rappelle que sur la base de ces accusations, DSK a été arrêté, "soumis à une fouille dégradante et humiliante; photographié nu; et forcé de fournir des échantillons pour l'enquête" avant d'être "paradé, menotté, devant la presse internationale".

Le document accuse aussi la femme de chambre de 33 ans d'avoir "falsifié des éléments" et "manipulé la procédure".

Il rappelle que la procédure pénale a été abandonnée le 23 août 2011, le procureur ayant des doutes sur la crédibilité de Mme Diallo, en raison de mensonges répétés sur certains aspects de sa vie.

Il rappelle les mensonges de Mme Diallo, notamment dans sa demande de droit d'asile ou sa déclaration fiscale.

La contre-attaque judiciaire dénonce des "poursuites calomnieuses", un "abus de procédure", l'"emprisonnement" de DSK, parle de "diffamation" et accuse la femme de chambre d'avoir "volontairement infligé une souffrance émotionnelle" à DSK.

Il affirme notamment que la conduite de la femme de chambre "était d'un caractère si incroyable et d'un degré si extrême, qu'elle dépasse toutes les limites de la décence et doit être considérée comme atroce et intolérable dans une société civilisée".

Pour toutes ces raisons, DSK demande des dommages et intérêts d'"au moins un million de dollars", assortis de dommages "punitifs" au montant non précisé.

C'est le même juge saisi de la plainte au civil de Nafissatou Diallo, Douglas McKeon, qui a été saisi.

Le juge avait refusé le 1er mai la demande des avocats de DSK pour que cette plainte au civil soit classée, rejetant leurs arguments selon lesquels DSK était protégé l'an dernier par une immunité absolue, en tant que directeur général du FMI.

L'avocat de Mme Diallo Douglas Wigdor a dénoncé mardi un "nouveau stratagème désespéré", qui selon lui témoigne de la "misogynie" de DSK. Dans un communiqué, il a exprimé l'espoir qu'il soit "rapidement rejeté".