Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Inquiétude et mise au point. Après un déconfinement placé sous le signe d’un recul du coronavirus, l’été a été marqué par une reprise épidémique, qui se manifeste toujours en ce mois de septembre. Alors que l’automne approche et que la baisse des températures ne va pas tarder à se faire sentir, certains s’inquiètent des mois à venir. C’est notamment le cas de l’Organisation mondiale de la Santé, qui a prévenu les Européens que les mois d’octobre et de novembre seraient plus durs pour le continent, avec une augmentation des cas et des décès.
Coronavirus : certains ne veulent plus "être gouvernés par la peur"
En France, la sonnette d’alarme a été tirée depuis longtemps par le Conseil scientifique mis en place par le gouvernement au début de l’épidémie. Alors que ses avis étaient très suivis et écoutés il y a quelques mois, on lui reproche désormais d’instaurer la peur chez les Français et que cette stratégie soit ensuite reprise par le gouvernement. Dans une tribune publiée le 11 septembre par Le Parisien, 35 professionnels de santé, scientifiques et universitaires se montrent très critiques, affirmant qu’ils ne veulent plus "être gouvernés par la peur". "La société française est actuellement en tension, beaucoup de citoyens s’affolent ou au contraire se moquent des consignes et nombre de décideurs paniquent. Il est urgent de changer de cap", écrivent-ils.
Les signataires demandent "aux autorités politiques et sanitaires françaises" de "cesser d’insuffler la peur à travers une communication anxiogène qui exagère systématiquement les dangers sans en expliquer les causes et les mécanismes". Visant plus particulièrement le Conseil scientifique, ils ajoutent : "La science a pour condition sine qua non la transparence, le pluralisme, le débat contradictoire, la connaissance précise des données et l’absence de conflits d’intérêts. Le Conseil scientifique du Covid-19 ne respectant pas l’ensemble de ces critères, il devrait être refondé ou supprimé". Le Conseil scientifique en fait-il trop ?
Coronavirus : faut-il relativiser ?
Le Conseil scientifique a pour rôle de "conseiller le gouvernement", a rappelé son président Jean-François Delfraissy devant le Sénat ce mardi 15 septembre. Ses membres ont lancé l’alerte dès le milieu du mois de juillet et une reprise "à bas bruit" du coronavirus dans l’Hexagone.
Pourtant, pour beaucoup de scientifiques, les chiffres donnés aujourd’hui n’ont rien à voir avec ceux du printemps dernier, au plus fort de la première vague. Surtout, certains invitent à remettre le nombre de nouveaux cas dans son contexte, rappelant que beaucoup plus de tests sont réalisés chaque semaine qu’au printemps dernier.
Sur cette question de la reprise épidémique, deux camps s’affrontent : celui qui alerte et celui qui relativise. Il devient alors compliqué pour les Français d’entendre deux discours car qui faut-il croire ? C’est ce que certains reprochent désormais au gouvernement.
Coronavirus : le gouvernement mise sur les pouvoirs locaux
Face à l’augmentation du nombre de nouveaux cas, l’exécutif a appelé plusieurs fois à la vigilance et a resserré la vis. Le port du masque a été étendu dans les lieux clos, dans les rues de nombreuses villes comme dans les entreprises. S’il cherche à tout prix à éviter un reconfinement généralisé, le gouvernement ne s’interdit pas des confinements locaux et a brandi plusieurs fois cette menace auprès de Français qui ne respectaient pas forcément les règles.
L’exécutif semble désormais avoir changé son fusil d’épaule et a délégué le choix et l’application des mesures aux pouvoirs locaux. Désormais, ce n’est plus Paris qui décide pour le reste de l’Hexagone mais les régions, voire les départements. Marseille, Bordeaux et Lille ont annoncé lundi 14 septembre plusieurs restrictions supplémentaires, notamment concernant les rassemblements et le port du masque.