La marge vous permettant de ne pas être flashé sur l’autoroute par les voitures radar serait bien supérieure à 130 km/h. Et c’est la sécurité routière qui le dit.
Que signifie être riche ? Et, par extension naturel, que signifie être pauvre ? Les deux questions peuvent sembler liées mais, en pratique, il est plus simple de répondre à la seconde qu’à la première. En effet, rappelle l’Insee, la France dispose d'outils pour mesurer la précarité sur son sol. Le seuil de pauvreté, fixé à 60% du niveau de vie médian, en fait partie. En 2017, note encore l’organisme, ce dernier était fixé à 1 041 euros par mois. C’est beaucoup plus que le revenu de solidarité active (RSA) de l’époque, fixé à 537 euros ou que le minimum vieillesse contemporain, dont le montant s’établissait alors à 803 euros. Cependant, les revenus des individus percevant ces rémunérations pouvaient alors être complétés par d’autres allocations.
Il n’existe pas, en revanche, de “seuil de richesse” officiel. Dès lors, il est bien plus complexe - et souvent, bien plus dangereux politiquement - d’essayer de définir cette dernière. Cela n’empêche pas l’Insee, tous les ans, de fournir un rapport détaillé des niveaux de vie en France. L’institut vient d’ailleurs de publier son étude annuelle sur la question. Cette fois, les données portent sur 2019.
Étude de l’Insee : à partir de quand peut-on dire qu’on est riche en France ?
Le niveau de vie médian des ménages Français progresse considérablement en 2019, écrit l’Insee dans les conclusions dévoilées le 5 octobre 2021. Il augmente de 2,6% sur un an, en euros constants (inflation prise en compte dans le calcul). C’est important, parce que c’est une hausse très largement supérieure à celles constatées ces 20 dernières années. En moyenne, elle était de +0,8% par an. Il est donc possible d’affirmer que, au global, les Françaises et les Français s’enrichissent. Reste donc à savoir combien gagnent les 50% les plus riches !
Le niveau de vie médian - c’est-à-dire, celui qui coupe en deux parts égales la population, avec d’un côté une moitié touchant moins et de l’autre une moitié touchant davantage - est fixé, en 2019, à 22 040 euros.
Quiconque a perçu davantage peut légitimement être qualifié d’“aisé” par une moitié des Français.
Être riche en France : combien gagnent les plus fortunés ?
Naturellement, trancher la poire en deux ne suffit pas pour comprendre la réalité de la répartition des richesses du pays. L’étude de l’Insee est d’ailleurs considérablement plus précise : elle range la population en décile, par catégories de 10%. Seule exception à la règle : les 5% des ménages les plus fortunés, qui ont droit à leur propre case.
Ainsi, en 2019, les foyers français les plus riches touchaient au moins 49 870 euros sur l’année.
- Les 10% les plus aisés, eux, percevaient au moins 39 930 euros sur douze mois.
- Les 20% les plus aisés, eux, percevaient au moins 31 770 euros sur douze mois.
- Les 30% les plus aisés, eux, percevaient au moins 27 590 euros sur douze mois.
- Les 40% les plus aisés, eux, percevaient au moins 24 510 euros sur douze mois.
De l’autre côté du niveau de médian figurent les Françaises et les Français moins bien lotis. Voici leur niveau de revenu annuel en 2019 :
- 40% des ménages français percevaient moins de 19 730 euros sur douze mois.
- 30% des ménages français percevaient moins de 17 410 euros sur douze mois.
- 20% des ménages français percevaient moins de 14 790 euros sur douze mois.
- 10% des ménages français percevaient moins de 11 660 euros sur douze mois.
Statistiquement, qui sont ceux qui s’en sortent le mieux en France ?
L’étude de l’Insee ne s’arrête pas là. Elle s’attarde aussi sur la composition exacte du foyer. Ainsi, il est possible d’apprendre quels sont les ménages français qui s’en sortent le mieux en 2019, puisque l’organisation familiale peut jouer un rôle conséquent dans l’attribution des revenus (toucher 24 510 euros quand on est marié(e) et que l’on a deux enfants ne signifie pas la même chose que lorsque l’on est célibataire, sans progéniture à nourrir).
Sans surprise, ce sont les couples sans enfants qui s’en sortent le mieux : leur niveau de vie médian s’établit à 27 710 euros en 2019. A titre de comparaison, celui des familles monoparentales est de 16 030 euros sur la même année. La vie peut également s’avérer compliquée pour les couples avec trois enfants ou plus (18 270 euros de niveau de vie médian), les “autres types de ménages” (19 260 euros de niveau de vie médian) et les personnes seules (19 910 euros de niveau de vie médian). Statistiquement, les personnes de plus de 65 ans s’en sortent mieux que leurs cadets (22 560 euros de niveau de vie médian contre 21 870 euros).