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Saura-t-on un jour la vérité ? Le 15 décembre prochain marquera la première année qui suit la disparition de Delphine Jubillar, cette mère de famille de 33 ans qui s’est volatilisée en pleine nuit de son domicile de Cagnac-les-Mines (Tarn) et qui n’a plus jamais donné signe de vie. Pour les enquêteurs, après tout ce temps, il ne fait plus aucun doute que la jeune femme est morte, mais son corps n’a toujours pas été retrouvé. Les fouilles menées ces douze derniers mois dans les environs du village n’ont rien donné, car le terrain est escarpé, composé de nombreuses forêts, d’anciennes mines et de bâtiments désaffectés.
Affaire Jubillar : pas de trace de lutte dans la maison
Son mari Cédric Jubillar fait toujours figure de suspect principal et a été mis en examen pour « homicide volontaire par conjoint » en juin 2021. Placé en détention provisoire, il clame son innocence mais doit être entendu une nouvelle fois par les juges d’instruction ce vendredi 3 décembre. Cette fois-ci, les deux magistrates s’intéressent au déroulé précis de la dernière soirée qu’il a passée en compagnie de sa femme le 15 décembre.
Selon ce qu’il a expliqué aux gendarmes venus l’interroger dès le lendemain, le mari de la disparue se serait réveillé en pleine nuit après avoir entendu les pleurs de sa fille, alors âgée d’un an et demi. C’est à ce moment-là qu’il aurait remarqué la disparition de sa femme, pensant qu’elle était peut-être chez une amie ou sortie promener les chiens. Il appelle très rapidement les forces de l’ordre, qui font le tour du propriétaire à leur arrivée sur place. Tout semble en ordre et aucune trace de lutte n’est visible dans la vaste pièce à vivre du couple. Cédric Jubillar est soumis à un examen médical, qui ne révèle la présence d’aucune trace de lutte, de coups ou de griffures. Près d’un an après le début de l’affaire, c’est bien la piste d’une dispute suivie d’un homicide qui est privilégiée par les enquêteurs, au sein même de leur propriété du Tarn. Voici le nouveau scénario envisagé.
Affaire Jubillar : une voisine a entendu « des cris de peur »
Que s’est-il passé dans le huis clos de cette maison de Cagnac-les-Mines ? Après avoir interrogé les proches du couple, les enquêteurs pensent que, ce soir-là, Delphine Jubillar aurait pu annoncer à son mari son intention de le quitter pour un autre homme, peut-être à plus court terme que ce qu’il avait envisagé. Cédric Jubillar a très vite expliqué que leur séparation se passait bien, mais les témoignages de proches laissent supposer le contraire. Le trentenaire a été entendu à plusieurs reprises proférant des menaces à l’encontre de son épouse, expliquant même qu’il allait la « tuer » et que personne ne retrouverait son corps.
Le mari de la disparue évoque des mots prononcés sous le coup de la colère mais les enquêteurs pensent que ça va plus loin que cela. Un autre témoignage les aiguille dans ce sens, celui d’une voisine qui affirme avoir entendu des cris dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Comme l’explique Le Parisien, cette femme décrit ainsi ce qu’elle aurait entendu : « C’était un cri de peur, c’était fort. Ca criait, ça s’arrêtait et la peur était si importante qu’elle n’avait pas le temps de reprendre son souffle. Ce que je sais, c’est que le cri de cette personne m’a fait très, très peur ».
Aux cris humains se mêlent des aboiements de chiens, qui poussent cette femme à ne pas intervenir ni à prévenir les gendarmes. Sa fille, âgée d’une dizaine d’années, explique de son côté avoir entendu « des cris aigus d’une femme qui criait longtemps et qui après s’arrêtait ». Elle aussi avait l’impression que cette femme « ne reprenait pas son souffle ». L’horaire supposé de ces cris a été contredit par la défense de Cédric Jubillar, mais les enquêteurs ont acquis la certitude qu’ils ont bien été entendus après le dernier message qu’elle a envoyé à son amant ce soir-là.
Affaire Jubillar : une promenade inexpliquée ?
Delphine Jubillar envoie son dernier message à 22h55, alors que, dans un premier temps, l’horaire avancé pour ces cris se situait entre 22h50 et 22h54, rappelle Le Parisien. Le témoignage de la petite fille permet d’établir que ces cris auraient été perçus après 23 heures, précisément à 23h07, lorsque le film diffusé sur TF1 ce soir-là est terminé. « Sur la base de ces différents éléments, les enquêteurs émettent l’hypothèse qu’à cet horaire précis, Delphine Jubillar est en situation de détresse, en train de suffoquer à l’extérieur de sa maison, sans doute dans le jardin situé à l’arrière de l’habitation ».
Un nouveau témoignage vient également semer le trouble sur les explications de Cédric Jubillar. Depuis le départ, il explique aux gendarmes être allé se coucher entre 22h30 et 23 heures le 15 décembre, mais il ne fait mention d’aucune promenade solitaire dans le quartier. Pourtant, selon les informations du Parisien, une autre voisine affirme l’avoir croisé entre 21h30 et 22 heures et sans ses deux chiens. « Elle se souvient qu’à ce moment-là, il marche en direction du terrain de pétanque. Cédric a l’air stressé, la tête baissée, le regard tourné vers le sol », écrit le quotidien francilien. Si cela n’a rien de suspect, une question dérange les enquêteurs : pourquoi n’a-t-il jamais mentionné cette sortie nocturne ? Il leur a expliqué, au contraire, être parti pour une courte promenade avec les deux chiens, dans une direction opposée au terrain de pétanque.