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"La seule chose que je veux garder, c'est la confiance du groupe LR, j'ai l'assurance de l'enjeu de la mairie de Paris, je m'en suis assurée", a lancé Rachida Dati devant les élus parisiens, juste avant sa nomination. Des déclarations de Dati qui interrogent...
A droite, dans sa famille politique, c'est un coup de semonce énorme : c'est quand même une prise de guerre considérable, elle est présidente du conseil national de LR !", réagissait stupéfait un maire LR parisien avant son exclusion. Tous ne voient pas la situation du même œil. "Bravo à elle, c'est quelqu'un que j'apprécie mais ça ne fait bouger aucune voix dans le groupe LR", assure le député LR Julien Dive. "Je pense qu'elle est guidée par son ambition personnelle d'être maire de Paris", cinglait son collègue Hubert Brigand, auprès de France Info.
"Notre combat commun, c'est de gagner Paris en 2026"
Alors, l'ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy a-t-elle ou non "dealé" un soutien du chef de l’Etat dans la conquête de Paris en 2026 en échange de son entrée au gouvernement ? Depuis sa nomination surprise à la Culture jeudi dernier, la question est sur toutes les lèvres de la majorité.
Dans un entretien accordé au Parisien dimanche , Rachida Dati a elle-même confirmé que la victoire dans la capitale restait un objectif majeur pour elle. "J’ai reçu énormément de soutiens d’élus parisiens car notre combat commun, c’est de gagner Paris en 2026", a-t-elle expliqué sans détour. Elle a également indiqué dans un entretien qu'elle resterait maire du VIIe arrondissement de Paris, et qu'elle gardait les élections municipales en tête. "J'ai reçu énormément de soutiens d'élus parisiens car notre combat commun, c'est de gagner Paris en 2026", a-t-elle expliqué.
Une annonce que la nouvelle ministre avait déjà exprimé sur X en ces termes : " Désormais ministre, je suis et je reste aux côtés des habitants de #Paris7, au quotidien".Pour autant, elle a aussi démenti tout accord électoral avec le président de la République.
"Vous imaginez Emmanuel Macron, au moment de ma nomination, me parler de municipales qui se tiendront en 2026 ?", a-t-elle fait valoir, alors que plusieurs informations de presse laissent entendre que cet accord existe bel et bien, rapporte un article de La Dépêche. Interrogé sur le sujet dimanche sur France 3, le député parisien Sylvain Maillard (Renaissance) a lui aussi contesté tout "deal" avec la présidente du groupe LR au Conseil de Paris.
"Il n'y a aucun deal"
Interviewé sur le sujet dimanche sur France 3, Sylvain Maillard, président de la fédération Renaissance a aussi contesté tout "deal" avec la présidente du groupe LR au Conseil de Paris. " Il n'y a aucun deal, aucun arrangement avec Rachida Dati pour les municipales à Paris en 2026", a-t-il affirmé.
La majorité aura son candidat, dont Sylvain Maillar député parisien, a proposé qu’il soit désigné par les militants parisiens début 2025. "Tous ceux qui sont dans la majorité présidentielle ont vocation a pouvoir être candidats face à nos militants, mais en aucun cas il n’y a un candidat qui s’autodétermine, ce sera un choix de nos militants […] de la majorité présidentielle, pas que Renaissance", a-t-il dit dans ce qui ressemble à un piège pour la nouvelle locataire de la rue de Valois, décrypte un article de France Info.
Macron a-t-il pris la bonne décision ?
Les cartes rebattues pour Paris en 2026
Avec ce coup politique, Emmanuel Macron prend tout de même un risque. Car Rachida Dati est mise en examen depuis juillet 2021 pour "corruption et trafic d'influence passif par personne investie d'un mandat électif public" dans l'affaire Carlos Ghosn. Dans cette information judiciaire ouverte en juillet 2019, des soupçons pèsent en effet sur l'ancienne ministre de la Justice concernant une somme de 900 000 euros que lui a versée entre 2010 et 2012 RNBV, filiale néerlandaise de l'alliance Renault-Nissan, alors qu'elle était avocate et députée européenne, revient France Info. Dans ce dossier, l'enquête est bouclée et le Parquet national financier doit désormais prendre ses réquisitions avant que la juge d'instruction ordonne, ou non, un procès.
Macron va faire avec Dati une Bayrou : "la nommer, faire péter la droite et la virer quand elle sera condamnée dans trois mois", raille un député de droite, en référence au départ prématuré du gouvernement du patron du MoDem, en 2017, mis en cause dans l'affaire des assistants des eurodéputés.
Après la loi immigration qui a fracturé la majorité, l'onde de choc créée par cette nomination risque de se faire sentir longtemps chez Renaissance, prévoit les Echos.