La technologie nécessaire au bon fonctionnement de la téléphonie mobile va entraîner une révolution : les anciennes fréquences 2G et 3G vont être délaissées par les opérateurs. Or, la connexion des alarmes...
De nombreux citoyens ne font pas confiance aux applications et sites de l’Etat, explique Numerama. Le même phénomène d'inquiétude était apparu lorsque l’attestation de déplacement dérogatoire avait finalement eu droit à sa version numérique sur le site du gouvernement. Cette fois encore, les citoyens doutent et s'interrogent sur le fait de savoir si oui ou non, l’application StopCovid qui permet de tracer les personnes venant de croiser un individu testé positif au coronavirus Covid-19, sera obligatoire. Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, le secrétaire d’État au Numérique Cédric O affirme que "l’installation de l’application doit relever totalement du libre consentement".
Il ajoute toutefois que "chaque téléchargement est une chance de plus d’éviter le redémarrage de l’épidémie". De quoi faire culpabiliser ceux qui ne la téléchargent pas ? Pour le moment, le gouvernement sait parfaitement que l’application est incomplète à elle seule, mais peut tout de même s’avérer utile. Le Conseil national du numérique est d’accord avec cette observation et estime que Stop Covid n’est "qu’une partie de la réponse sanitaire". Il est favorable au projet et à son déploiement dans les jours qui suivront le début du déconfinement.
StopCovid : la CNIL émet des doutes
La CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) quant à elle considère que l’application "peut potentiellement aider", mais doute de sa nécessité. Elle se pose notamment la question de savoir si le gouvernement possède suffisamment "d’éléments pour avoir l’assurance raisonnable qu’un tel dispositif sera utile à la gestion de la crise". La CNIL a d’ailleurs posté un rapport s'intéressant au cas de StopCovid.
"Le volontariat signifie qu’aucune conséquence négative n’est attachée à l’absence de téléchargement ou d’utilisation de l’application", écrit-elle. Elle explique aussi que conditionner l’accès aux tests, aux soins, aux droits de sortie, ou encore à l’utilisation des transports en commun à l’aide d’une application de traçage "constituerait en outre, en l’état du droit et selon l’analyse de la Commission, une discrimination". Pourtant, la CNIL est d’accord sur le fait que Stop Covid peut aider, et ça l’Etat en est même persuadé et souhaite plus que tout que les Français téléchargent l’application. Comment pourrait-il convaincre les Français de la télécharger ?
StopCovid : la culpabilité comme incitation ?
Cependant, il ne peut pas contraindre la population à la télécharger et pourrait donc jouer donc sur la corde sensible de la culpabilité. Peut-on imaginer que le téléchargement créerait une cassure entre les citoyens ? Comme l'explique Numerama, ceux qui ne téléchargent pas Stop Covid pourraient ne pas se sentir concernés par la crise sanitaire et les milliers de personnes décédées à cause du coronavirus Covid-19 depuis le début de la pandémie.
Tandis que les Français qui téléchargent l’application ne seraient pas égoïstes et contribueraient au contraire à sauver des vies. "La pression sociale ou le sentiment de culpabilité pourrait faire naître un consentement induit, indirectement contraint", expliquait la députée Paula Forteza, spécialiste du numérique, dans un long billet publié sur Medium le 18 avril 2020. Cette démarche comporte des risques.
StopCovid : le consentement indirect
En jouant sur les sentiments de la population, le gouvernement s’expose à des excès qu’il pourrait lui-même perpétuer, indique Numerama. En effet, au Royaume-Uni une application de traçage similaire à été créée et proposée aux citoyens sur la base du volontariat. Les hautes sphères de leur État envisagent déjà d’en demander plus.
"Dans de futurs déploiements de l’app, les utilisateurs pourront choisir de donner à la NHS des informations supplémentaires pour nous aider à identifier les foyers et les tendances", présente Matthew Gould, le responsable de la branche technologique de la NHS (Sécurité sociale au Royaume-Uni). "Ceux qui accepteront de donner cette information additionnelle joueront un rôle clé (…) qui contribuera à protéger la santé des autres et à ramener le pays à la normale de façon contrôlée", conclut-il. Vous avez dit culpabilité ?