De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Touchée, oui, mais épargnée. Depuis le début de la crise sanitaire liée au coronavirus Covid-19, la Bretagne fait figure d’exception dans l’Hexagone. Depuis le mois de mars, le bilan quotidien y est plus favorable que dans les autres régions, ce que vient confirmer une étude de l’Insee, publiée mardi 9 juin. Selon cette dernière, "la Bretagne a bien été épargnée par la crise sanitaire liée à la propagation du Covid-19".
Covid-19 en Bretagne : une région épargnée
Pour preuve, les chiffres avancés par les autorités sanitaires ces dernières semaines : "Du 2 mars au 19 avril, la Bretagne a enregistré un excédent de 2% du nombre de décès, toutes causes confondues, par rapport à la moyenne des décès survenus durant la même période entre 2015 et 2019". En comparaison avec un surcroît de décès de 26% au niveau national, la Bretagne a donc été relativement épargnée. La région a également dû faire face à un paradoxe : alors que les communes densément peuplées ont été les plus touchées par le Covid-19 en Bretagne, au contraire, le nombre de décès a été plus important dans les campagnes.
Selon l’Insee, cela s’explique par le fait que "la population des grandes communes est plus jeune en Bretagne et donc moins sensible aux effets du virus. Inversement, les territoires les moins denses ont une proportion de personnes âgées plus importante, plus fragiles face au Covid-19". La situation en Bretagne aurait pourtant pu être plus dramatique que cela, car la région a dû faire face très tôt à des clusters dans ses différents départements. Des infections qui lui ont permis, en réalité, de freiner la propagation de l’épidémie.
Covid-19 en Bretagne : des clusters maîtrisés
Comment expliquer ce phénomène alors que des villes comme Saint-Denis et Mulhouse ont connu l’inverse exact ? Surtout, comment expliquer que la région entière ait été moins touchée par le coronavirus que le reste du pays ? Interrogé par Ouest-France, l’auteur de l’étude, Jean-Marc Lardoux précise : "Hormis quelques clusters comme à Carnac, Auray ou Crac’h, l’épidémie s’est propagée plus tard en Bretagne et avec une plus faible intensité, par rapport à l’Ile-de-France et au Grand-Est". Auprès du quotidien régional, l'infectiologue Pierre Tattevin expliquait au mois de mai que, "quand le confinement a été décidé au niveau national, c’était le bon moment pour nous. Au bout de deux semaines confinés, fin mars – début avril, nous étions en haut de la vague". Le comportement des Bretons y serait aussi pour quelque chose, tout comme la géographie de la région.
Covid-19 en Bretagne : l’avantage de la ruralité
Si la Bretagne a été plus épargnée que certaines régions, le comportement de ses habitants a aussi permis de réguler l’épidémie, selon Jean-Marc Lardoux. Cité par Ouest-France, il explique que "la mise en place de premières mesures suivies du confinement à la mi-mars a pu fortement limiter les risques de propagation du virus vers et dans les territoires densément peuplés". Au mois d’avril, la préfète de Bretagne Michèle Kirry saluait "l’attitude particulièrement responsable des Bretons". D’après l’auteur de cette étude, la géographie de la Bretagne a aussi joué un rôle dans la faible propagation de l’épidémie. "Nous sommes dans une zone essentiellement rurale, avec une absence de métropole comme Paris, Lyon ou Marseille, l’habitat est peu dense donc le nombre de contacts par habitant est plus faible qu’en ville", conclut-il.