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S’il est bien un sujet qui suscite l’inquiétude, en France, c’est la retraite. Ainsi, les deux tiers des cotisants se disaient angoissés à l’idée de ne pas avoir de quoi vivre une fois venue l’heure de la cessation d’activité, rapportait la banque Boursorama sur son site d’information en 2020, citant alors les données du baromètre du Cercle des Epargnants. En tout et pour tout 84% des Françaises et des Français disaient craindre une baisse de leurs revenus passée la liquidation des droits. Un nombre non moins conséquent (71%) affirmait également ignorer à quelle retraite ils auraient droit au moment de leur départ. La méconnaissance va plus loin : pour plus de huit sondés sur dix, il apparaît ardu de calculer le montant de cette même pension.
Une majorité de nos concitoyens craint donc pour l’avenir du système par répartition. Est-ce à dire qu’une majorité d’entre eux à décidé d’anticiper sa chute et de commencer à épargner en vue de la retraite — en bref de souscrire à l’idée d’une retraite par capitalisation ? Pas exactement. Une écrasante majorité d’entre eux disait au contraire ne pas s’être positionnée sur la question… puisque seuls 17% des individus interrogés à l’époque disaient mettre de l’argent de côté dans le but de préparer leur vieux jours.
La retraite par capitalisation, de quoi parle-t-on au juste ?
Pour bien comprendre de quoi il est question, il importe d’abord de revenir sur la définition même de la retraite par capitalisation. Dans un régime basé sur la capitalisation - à l’inverse de notre modèle actuel, dont les fondements reposent sur la répartition -, les actifs épargnent "en vue de leur propre retraite", précise le site de l’entreprise spécialisée en prévoyance-santé & retraite AG2R La Mondiale. "Leurs cotisations font l’objet de placements financiers ou immobiliers. Le rendement des cotisations dépend essentiellement de l’évolution des marchés financiers et des taux d’intérêt.
Les sommes accumulées seront reversées à l’assuré, au dénouement du contrat, sous forme de capital ou de rente viagère lui apportant ainsi une retraite supplémentaire", peut-on encore lire sur la plateforme.
Retraite : peut-on encore se passer de la capitalisation ?
"Rappelons d’abord que, statistiquement, les retraités français bénéficient d’un meilleur niveau de vie que les actifs. C’est un état de fait qui résulte d’un système historiquement assez généreux à leur endroit", souligne d’entrée de jeu l’économiste Alexandre Delaigue dans nos colonnes. Pour les retraités dont la transition s’est déroulée il y a déjà un moment, la question ne se pose donc pas.
En revanche, nul ne peut ignorer le rééquilibrage qui a désormais lieu. Le niveau de vie des retraités chute de réforme en réforme ; ainsi qu’a déjà pu l’expliquer Planet. Une travailleuse ou un travailleur se lançant désormais sur le marché du travail peut-il légitimement faire l’impasse sur la capitalisation ? Peut-être pas.
"Quelqu’un qui se lance maintenant sur le marché du travail peut légitimement vouloir se protéger à l’aide de l’épargne. Cependant, la question ne se pose pas seulement en ces termes : il est certain que d’ici le départ à la retraite d’un arrivé sur le marché, le système aura changé. Ce sont ces incertitudes qui posent question sur l’attitude à adopter", juge en effet Alexandre Delaigue.
Retraite : la capitalisation existe-t-elle déjà en France ?
Le système de retraite français ne s’appuie pas sur la capitalisation mais bel et bien sur la répartition. Cela ne signifie pas, rappelle Le Parisien, que la capitalisation n’existe pas en Hexagone. Au contraire.
En témoigne en effet la possibilité (théorique, à tout le moins) pour tout citoyen d’ouvrir un compte d’épargne retraite pour préparer sa cessation d’activité. Dans certains cas, c’est même l’entreprise qui le fait pour le salarié.
Plusieurs produits d’épargne correspondent à ce type de plans. C’est le cas du Perp, du contrat type Madelin, mais aussi du PER, par exemple.