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Chaque année, ils coûtent 43,8 milliards d’euros. Ce dispendieux panel de dispositifs, qui visent tous à soutenir les Françaises et les Français ayant mis un terme à leur activité professionnelle, comprend notamment les majorations de pensions liées à la naissance de trois enfants ou l’obtention de trimestres non travaillé pour tout accouchement, par exemple. En tout et pour tout, révèle une récente étude publiée par la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES) et dont Capital reprend les conclusions, l’Etat consacre 16% de son budget retraite à ces mécanismes d’aide.
Ce qui n’a rien d’étonnant quand on sait qui profite de tels outils, pensés notamment pour réduire les inégalités qui peuvent persister après une vie complète passée à travailler. D’après les informations de la DREES, organisme par ailleurs rattaché au ministère de la Santé et des Solidarités, 93% des retraités et des retraitées bénéficient de l’un ou l’autre des dispositifs. Il est d’ailleurs possible de les cumuler, puisque seule la pension de réversion n’est pas comptabilisée comme l’un de ses mécanismes.
De quelles aides parle-t-on ?
Dans le détail, quand la DREES parle des dispositifs de solidarité à la retraite, elle évoque une série d’outils comme "les minimas de pensions" tels que le minimum de pension, mais aussi l’assurance vieillesse des parents aux foyer (AVPF), la majoration de durée d’assurance pour enfant (MDA), mais aussi les "autres majorations de durées" comme celles celles dont peuvent disposer les agents de la service publique au titre de service insalubres par exemple.
Sont aussi comprises les "périodes assimilées et points gratuits". "Il s’agit notamment des périodes de chômage indemnisé, de certaines période de chômage non indemnisé, de maladie, de maternité, de préretraite, de service national, de la reconversion, de la formation, de l’invalidité, des accidents du travail, etc", écrivent les équipes de la DREES.
Sans oublier, aussi, les majorations de pension accordées aux parents d’au moins trois enfants, les "dispositifs permettant d’anticiper la liquidation à taux plein, même en cas de durée validée insuffisante" comme lors d’un cas d’inaptitude au travail, ceux "permettant à leurs bénéficiaires de prendre leur retraite avant l’âge légal d’ouverture des droits" (motifs familiaux, métiers dangereux ou pénibles, carrières longues, handicap, etc)...
Tous les retraités en profitent-ils au même niveau ?
Si l’écrasante majorité des retraités bénéficient d’un ou plusieurs de ces dispositifs, cela ne signifie pas pour autant qu’ils sont aussi profitables à tous les anciens actifs. Cette redistribution visant avant tout à réduire les inégalités, elle est donc plus avantageuse pour les démunis.
"Pour les retraités qui perçoivent une pension inférieur à 680 euros par mois, les dispositifs de solidarité représentent 49% des montants versés", explique la DREES, qui souligne cependant que les Françaises et les Françaises qui touchent des pensions de retraite plus forte que la moyenne, à partir de 1 900 euros mensuels, peuvent compter sur ces mécanismes pour assurer environ 10% de leurs revenus.
Le statut joue aussi beaucoup puisqu’en moyenne, ces aides gonflent les revenus des fonctionnaires de 22,1% contre 13,3% dans le privé. C’est notamment dû au fait que les agents partent souvent plus tôt. Les militaires, les policiers ou les pompiers viennent grossir ces statistiques, par exemple.
Dispositifs de solidarité : les femmes en profitent plus que les hommes
D’une façon générale, les principales bénéficiaires sont les femmes, dont les pensions de retraite sont moins élevées que celles des hommes. En moyenne, les dispositifs de solidarité représentent 22% de leurs revenus, passée la cessation d’activité, contre 12% pour les hommes en moyenne.
"50% des femmes voient leur pension portée au minimum, contre 28% des hommes", souligne d’ailleurs l’étude.
Par ailleure, si elles bénéficient moins des dispositifs de carrière longue et autres départs anticipés, elles sont cependant plus nombreuses à profiter des majorations de durée d’assurance accordées en cas de naissance et/ou d’éducation d’un ou plusieurs enfants.