
INTERVIEW. A partir de ce mercredi 16 avril, la tempête Hans va frapper le sud-est de la France. Idriss Boumaza, géographe, prévisionniste et présentateur météo chez AGATE Météo, fait le point pour Planet.fr.
Parés pour la réforme des retraites ? Le sujet, force est de le constater, travaille Emmanuel Macron depuis longtemps. Déjà avant sa première élection, le président de la République (alors candidat) évoquait la nécessité de transformer le système de solidarités inter-générations. A l’époque, il souhaitait renverser la table et mettre en place un tout nouveau modèle, qu’il voulait universel et plus équitable. Depuis, l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande a eu l'occasion de changer d’avis. A l’aube de sa deuxième mandature, la nouvelle réforme annoncée n’est plus systémique : elle est paramétrique. Concrètement, cela signifie que l’exécutif envisage désormais de modifier les modalités de la cessation d’activité, plutôt que la nature de son fonctionnement.
Il s’agit cette fois de porter l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans.
Très concrètement cela signifie qu’un certain nombre d’éléments propre au système aujourd’hui en vigueur devraient rester les mêmes. Quid des trimestres de cotisations, par exemple, qui devaient initialement être remplacés par les points dans le précédent modèle proposé par Emmanuel Macron ? Ils constituent, rappelons-le, l’une des composantes principales de la retraite à la française aujourd’hui…
Le trimestre de retraite permet, explique l’administration française sur le site du service public, d’identifier la durée d’assurance retraite. En d’autres termes, c’est grâce à lui qu’il est possible de calculer le montant ensuite versé à chaque assuré. Cette durée d’assurance se décompose ensuite en deux types de trimestres distincts : ceux dits “cotisés”, ou travaillés, et ceux dits “assimilés”. Les premiers se valident en travaillant, les seconds sont accordés à l’issue de périodes entraînant des réductions de travail (grossesse, service militaire, maladie, chômage, etc).
Ces systèmes vont-ils évoluer après la réforme des retraites ?
Emmanuel Macron a été très clair à ce sujet, il compte progressivement porter l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Ce type de réforme, paramétrique, encourage les Françaises et les Français à travailler plus longtemps (à condition d’être encore en emploi à cet âge là, s’entend), au risque sinon de voir sa pension potentielle considérablement amputée.
Pour autant, le principe même du trimestre de cotisation ne devrait pas changer fondamentalement. Ils seront toujours validés après avoir cotisé un montant correspondant à 150 fois le smic horaire (équivalent 1er janvier de l’année en cours). En 2022, indique la banque en ligne Boursorama sur son site d’informations, cela représente 1 585 euros brut. Les travailleuses et les travailleurs payés davantage peuvent donc valider plusieurs trimestres en moins de trois mois.
Si la validation demeure basée sur le montant minimum de salaire ainsi que la différence entre les trimestres cotisés et assimilés (lesquels ne permettent pas de gagner plus, seulement d’atteindre le taux plein) demeure… Est-ce à dire que la réforme ne change rien aux trimestres à proprement parler ? Pas nécessairement. Explications.
Pousser les Françaises et les Français à travailler davantage, cela signifie concrètement augmenter le nombre de trimestres nécessaires pour prétendre au taux plein. Le taux plein permet de mettre un terme à son activité professionnelle à l’âge légal (62 ans, à l’heure de l’écriture de cet article) et de toucher l’intégralité de sa pension.
Attention, toutefois, le nombre de trimestres nécessaires varie d’une génération à l’autre. Voici les données à retenir, rappelle Boursorama.
Rappelons d’ailleurs que les trimestres assimilés, c’est-à-dire obtenus sans travailler, ne permettent pas de prétendre à un gonflement du montant de la pension. Ils servent uniquement à grimper jusqu’au montant du taux plein.