L'emploi du temps heures par heures de Cédric Jubillar le jour de la disparition de Delphine

Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Delphine Jubillar disparaît mystérieusement de son domicile à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn. Son mari, Cédric, principal suspect, reste au cœur de l'enquête. Alors que le procès approche, l’analyse de son emploi du temps ce jour-là suscite toujours de nombreuses interrogations.

Une journée de chantier ordinaire

En effet, le 15 décembre 2020, Cédric Jubillar commence sa journée comme à l'accoutumée, selon ses propres déclarations aux enquêteurs. Réveillé à 6 heures du matin, il prend un bus vers 7h pour se rendre à Albi, où il travaille sur un chantier situé à proximité de la faculté. Au programme : pose de parquet flottant, retouches de peinture, puis déjeuner sur place à midi. L’après-midi se poursuit dans le même rythme jusqu’à 17heures, heure à laquelle il quitte le chantier.

À 18h10, il monte dans le bus en direction de Cagnac-les-Mines, où il arrive vingt-cinq minutes plus tard. À 18h45, selon ses dires, il est de retour au domicile familial. Des éléments techniques, notamment le bornage de son téléphone, confirment ces horaires.

Une soirée sans dispute ?

À partir de ce moment-là, le récit de Cédric Jubillar devient plus flou, notamment entre 23h et 4h du matin, période critique durant laquelle Delphine disparaît. Ce soir-là, leur fille Elyah, 18 mois, dort dans sa chambre dès 21h. Louis, leur fils aîné, regarde “La France a un incroyable talent” avec sa mère. À 22h19, Delphine envoie un dernier message à son amant, preuve qu’elle est encore éveillée.

Vers 22h30, Louis rejoint son père dans la chambre parentale, puis Delphine les rejoint. À 22h55, l’enfant part se coucher. Il dira plus tard avoir entendu une dispute peu après. C’est à 22h08 que le téléphone de Cédric s’éteint, pour ne se rallumer qu’à 3h53. Un créneau crucial de près de six heures pendant lequel sa version des faits ne peut être totalement vérifiée.

Une série d’actions suspectes

Cédric Jubillar affirme avoir constaté vers 3h45 que sa femme n’était plus sur le canapé où elle dormait habituellement. Il raconte alors avoir inspecté la maison, le garage, le jardin. À 3h53, il rallume son téléphone pour contacter des amies de Delphine. À 4h09, il appelle la gendarmerie pour signaler sa disparition.

Lorsque les enquêteurs arrivent sur place à 4h50, ils trouvent Cédric en train de lancer une machine à laver d’une couette dans laquelle Delphine avait l’habitude de dormir. Un geste jugé étrange dans un tel contexte. 

Des incohérences qui sèment le doute

Récemment, nouveau rebondissement a eu lieu dans cette affaire : le téléphone de Cédric aurait borné à 3h21 dans une zone boisée proche du domicile, où de nouvelles fouilles ont été demandées par Me Pauline Rongier une avocate de la partie civile. Mais cette trace est probablement erronée. Les experts en téléphonie assurent qu’un téléphone éteint, ce qui était le cas entre 22h08 et 3h53, ne peut pas être géolocalisé. Il pourrait donc s’agir d’un bug technique, comme cela semble avoir été le cas pour un autre bornage, survenu le 15 décembre à la mi-journée.

Ces imprécisions fragilisent les demandes de nouvelles investigations, pourtant jugées cruciales par les proches de Delphine. En attendant le procès prévu pour septembre 2025, Cédric Jubillar reste présumé innocent. Mais plus de quatre ans après les faits, de nombreuses zones d’ombre persistent encore sur ce qui s’est réellement passé dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.