Crash du Boeing d’Air India : que révèle la seconde boîte noire retrouvée dimanche ?

Publié par Alice Ernult
le 16/06/2025
le
3 minutes
aftermath of indian airplane crash - india
La seconde boîte noire du Boeing 787 d’Air India, contenant les conversations dans le cockpit, a été retrouvée trois jours après le terrible crash du vol AI171 à Ahmedabad. Cette découverte pourrait permettre de comprendre les circonstances précises de l’accident.

Dimanche 15 juin, les enquêteurs indiens ont annoncé avoir mis la main sur la deuxième boîte noire du vol AI171 d’Air India, soit l’enregistreur vocal du cockpit (Cockpit Voice Recorder NDLR). La découverte de cet appareil, qui conserve les dernières minutes d’échanges entre les pilotes ainsi que les sons ambiants de la cabine de pilotage, pourrait être déterminante dans la reconstitution de la catastrophe survenue jeudi à Ahmedabad.

Le crash a eu lieu moins d’une minute après le décollage de l’aéroport en direction de Gatwick (Royaume-Uni), à 13h39 heure locale. Peu après avoir quitté la piste, l’équipage avait lancé un appel de détresse. L’avion s’est ensuite écrasé sur une zone résidentielle, détruisant partiellement un immeuble abritant des médecins et étudiants hospitaliers.

Avec 279 morts confirmés, dont 38 au sol, il s’agit du plus grave accident aérien depuis 2014, année du crash du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, abattu par un missile au-dessus de l’Ukraine, faisant 298 morts. 230 passagers et 12 membres d'équipage se trouvaient dans l'appareil. Seule une personne, un passager assis à l’avant, a survécu. 

Des indices techniques déjà relevés

La première boîte noire, récupérée dès vendredi sur le toit d’un immeuble percuté par l’appareil, contenait les données techniques du vol (Flight Data Recorder). Grâce à elle, les enquêteurs ont déjà pu établir que le Boeing 787 avait utilisé la quasi-totalité des 3 505 mètres de piste pour décoller, un détail inhabituel.

Le commandant de bord, fort de 8 200 heures de vol et formateur, était à quelques mois de la retraite. Le copilote comptait quant à lui 1 100 heures de vol. Les autorités s’intéressent notamment à une possible anomalie technique au décollage. L’aviation civile indienne a d’ailleurs ordonné, à titre préventif, l’inspection de tous les Boeing 787 de la flotte d’Air India, filiale du groupe Tata : moteurs, carburant, volets, et trains d’atterrissage seront passés au crible dans les prochains jours.

Un espoir pour comprendre les derniers instants précédents le drame

L’analyse de la seconde boîte noire devrait fournir une chronologie sonore des derniers instants du vol : conversations entre les membres d’équipage, alertes sonores éventuelles, voire indices de stress ou de confusion. Elle permettra aussi de vérifier si l’appel de détresse émis quelques secondes après le décollage s’accompagnait d’autres signes révélateurs d’un dysfonctionnement ou d’une erreur humaine.

En attendant les premières conclusions officielles, cette découverte représente un tournant dans l’enquête. Comme l’a rappelé Dr P. K. Mishra, secrétaire principal du Premier ministre indien Narendra Modi, ces enregistrements offrent “le compte rendu le plus objectif possible” des événements en cabine.

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