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Stevens Tomas/ABACAabacapressCe jeudi 13 mars, Caroline Darian, la fille de Gisèle et Dominique Pelicot, a réclamé un autre procès.
La mère de famille explique avoir “besoin encore d'obtenir des réponses”.
Caroline Darian, la fille de Gisèle Pélicot, continue son combat judiciaire. Trois mois après la condamnation de son géniteur à 20 ans de prison pour avoir drogué, violé et livré sa mère, Gisèle Pélicot, à des inconnus, la quadragénaire a le sentiment d'avoir été une victime oubliée de ce dossier.
Invitée sur le plateau de BFMTV-RMC le jeudi 13 mars, elle a annoncé avoir déposé plainte contre son père pour "viol et tentative de viol", "agressions sexuelles" et "administration de substances psychoactives". Si ce dernier nie toute agression sexuelle à l’égard de sa fille, Caroline Darian a l’intime conviction d’avoir été la victime de son géniteur.
"Je suis une victime invisible"
"Je suis une victime invisible", déclare-t-elle, estimant que la justice lui doit des réponses pour pouvoir se reconstruire. “Oui, il a démenti, mais il a menti à plusieurs reprises et refait plusieurs versions de l’histoire durant les deux ans et demi de l’instruction”, souligne Caroline Darian, rapporte Le Monde. “Et on a bien vu dans cette cour criminelle qu’à aucun moment Dominique est capable de dire l’entière vérité des faits commis.”
"Est-ce qu'il n'est pas trop tard ?"
Elle s'appuie sur des photos retrouvées par les forces de l'ordre où elle apparaît inconsciente et dénudée, portant des sous-vêtements qu’elle ne reconnaît pas. Des images "éloquentes" selon elle, qui rappellent la mise en scène des clichés de sa mère.
Pour Caroline Darian, son père est un "pervers" qui "contourne la vérité". Elle espère que la justice prendra sa plainte au sérieux mais s'inquiète du délai : "Est-ce qu'il n'est pas trop tard ?".
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"Il reste encore énormément de choses à découvrir sur lui”
Cette dernière en est convaincue, il reste de nombreuses zones d’ombres dans ce dossier. "Il reste encore énormément de choses à découvrir sur lui", affirme-t-elle. L'affaire a eu un retentissement international, mettant en avant la question de la soumission chimique.
“Je suis fière de ce que ma mère a fait pendant ces quatre mois de procès. Elle a fait face à ses agresseurs. Je ne connais pas beaucoup de femmes qui auraient été capables de faire cela. Elle a une solidité qu’il faut lui reconnaître”, a félicité sa fille.
Une reconstruction difficile
Ce procès, au retentissement international, a laissé des séquelles au sein de la famille Pelicot. "On essaye de se reconstruire, ma mère et moi, différemment", raconte Caroline Darian, qui confie que leur relation s'est fragilisée : “Elle a décidé de vivre ce procès seule, pour elle c’était son dossier. Elle a choisi d’être exposée, c’est un symbole fort, mais nous, derrière, il y a de vraies vies. On est tous abîmés quelque part”, a-t-elle confié. “La question de l’inceste est difficilement audible pour ma maman”.
Caroline Darian a précisé qu'elle ne comparaîtra pas aux côtés de sa mère lors du procès en appel prévu pour octobre prochain. "Ce premier procès était celui de notre famille, nous avions notre place. Le procès en appel est celui de ma mère", a-t-elle conclu.
