De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Les enseignants travaillent 6 mois par an
Invité mardi sur France Inter, Nicolas Sarkozy n'a pas vraiment redoré son image auprès du corps enseignant... Voici ce qu'il a déclaré : "Je veux dire aux enseignants qu'on ne peut pas continuer comme ça. Un agrégé, c'est-à-dire le sommet en matière de compétences, c'est 15 heures d'obligation de service par semaine, 6 mois de l'année. Un certifié, c'est 18 heures d'obligation de service par semaine, 6 mois de l'année. Un professeur des écoles, c'est 24 heures d'obligation de service, 6 mois de l'année. Ça veut dire qu'un prof commence à 1 600 euros. Il faut absolument revaloriser la fonction enseignante, qui est très utile, qui est très difficile, et il faut en même temps augmenter la durée de présence des enseignants dans les établissements scolaires."
Sauf que le candidat à la primaire des Républicains a fait quelques raccourcis, oubliant que l'essentiel du travail d'un professeur ne se passe pas en cours, mais à préparer le cours.
Ce n'est pas 6 mois mais 9 mois en réalité
Selon une étude de l'Insee datant de 2010, basée sur les déclarations de 550 enseignants, les professeurs agrégés passent en moyenne 16h55 avec les élèves. À cela s'ajoutent les activités pédagogiques (préparation des cours, correction des copies, etc.), les activités avec la communauté éducative, et d'autres tâches. En moyenne, un enseignant du second degré agrégé travaille 39h15 par semaine. Un certifié : 42h53. Un enseignant en élémentaire : 43h27.
Quant aux "6 mois" de travail par an, c'est là aussi un raccourci. Actuellement, le nombre de jours d'école est de 180 par an. Divisé par le nombre de jours par mois en moyenne (30,5), le résultat donne bien 6 mois. Mais une semaine scolaire comporte 5 jours et non 7, soit 20 jours par mois. Ce qui fait donc en réalité : 180/20 = 9 mois. A noter enfin que, selon une étude datant de 2002, citée par Le Monde, les enseignants consacrent en moyenne 20 jours de congés par an à la préparation de leurs cours.
Les fonctionnaires sont toujours en grève
Entre 224 000 et 500 000 personnes ont manifesté en mars dernier contre le projet de loi El Khomri sur la réforme du Code du travail. Parmi les manifestants, de nombreux fonctionnaires. Mais est-ce à dire que ces derniers sont toujours en grève comme le veut une idée reçue ? Et bien c'est plutôt vrai : le secteur public est très loin devant le secteur privé en termes d'heures de grève. Toutefois, cette image du fonctionnaire-manifestant doit être attenuée par le fait qu'on englobe souvent les salariés de la SNCF et de la RATP, bien souvent en grève, alors que ces derniers ne sont pas fonctionnaires.
Les fonctionnaires ont un emploi protégé
S'il est vrai qu'en entrant dans la fonction publique, tout nouveau salarié jouit "d'un emploi à vie", il existe un moyen de se séparer d'un fonctionnaire lorsque celui-ci refuse un poste de réaffectation à la suite de la suppression de poste précédent. En cas de refus, celui-ci est considéré comme en abandon de poste et peut être licencié. Une mesure rarissime.
Les fonctionnaires sont paresseux
Si l'image du fonctionnaire paresseux est tenace, c'est sans doute... parce qu'il travaille davantage ! En effet, avec les suppressions de poste, notamment les secrétaires et employés de bureaux, le processus administratif tourne souvent au ralenti et la charge de travail est répartie sur un nombre restreint de membres du personnel. Une administration au ralentie qui renvoit donc aux usagers l'image d'une fonction publique - et donc d'un fonctionnaire - paresseuse. De même, tous les postes dans la fonction publique ne doivent pas être mis dans le même panier : on imagine mal un pompier ou un militaire travailler de longues heures dans des conditions difficiles sur le terrain.
Toutefois, l'absentéisme dans la fonction publique reste un fléau. Ainsi, les élèves ont manqué plusieurs milliers d'heures de cours à cause de professeurs en congé maladie, avec un pic en prédiode hivernale. Cependant, les professeurs ne sont pas les fonctionnaires les plus absents, la palme revient aux agents du ministère de la Justice, suivi du ministère du Travail, de l'Economie et de l'Intérieur.
Les fonctionnaires sont bien payés
"Globalement, ils sont mal payés", déclarait en 2010 à TF1 Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS. "Il faut en effet faire partie du 1% supérieur des fonctionnaires pour passer les 4 000 ou 5 000 euros net. Le problème, c'est qu'il y a une réduction de l'éventail des salaires. Du salaire le plus bas au salaire le plus haut, on est passé de 1 à 6, cela n'a rien de comparable avec le privé, explique-t-il. En revanche, si vous comparez les salaires les plus bas, le salaire minium de la fonction publique reste supérieur à celui du privé."
Les fonctionnaires partent très tôt en retraite
Selon le directeur de recherche au CNRS, Luc Rouban, c'est en encore un cliché. "S auf pour quelques cas particuliers, dits de "service actif", comme les militaires qui ont des possibilités de partir à 50 ou 55 ans, déclarait-il à TF1. Pour l'ensemble non, les fonctionnaires s'alignent progressivement sur le secteur privé. Quant au confort des retraites, depuis la réforme de 2003, c'est presque terminé. Les règles de calcul ont changé. Et si vous partez avec les trois quarts d'un petit salaire, vous n'êtes pas un nanti..."