Livret A à 6% en 1985 : le scénario pourrait-il se reproduire ?Istock
Dans les années 1980, le taux du Livret A était particulièrement élevé. Une telle situation pourrait-elle se reproduire aujourd'hui ?
Sommaire

Vont-ils retrouver leur produit d’épargne préféré ? Les Françaises et les Français, qui nourrissent une bien singulière affection pour le Livret A, pourraient bien recommencer à mettre de l’argent de côté et ce malgré la forte inflation à laquelle est confronté le pays ces derniers mois. Cette dernière, informe le quotidien Les Échos sur son site, devrait durablement s’établir à plus de 6,5% dans les semaines à venir. De quoi inquiéter l’essentiel de la nation : cela implique une importante perte de capacité d’achat causée par l’érosion du pouvoir de l’épargne et par la hausse des prix à la consommation de l’essentiel des denrées dont peuvent se montrer friands – sinon dépendants ! – les uns et les autres. L’essence, l’énergie ou l’alimentation ne sont que quelques-uns des produits concernés, comme l’a d’ores et déjà expliqué Planet par le passé.

Toutefois, si le Livret A pourrait de nouveau attirer les épargnants, c’est bien parce que Bruno Le Maire a confirmé la revalorisation de son taux de rémunération. Actuellement fixé à 1%, soit nettement moins que l’inflation. Sous peu, dès le 1er août, il passera donc à 2%, informe Le Parisien sur son site. “Dans la situation actuelle, aucun autre produit (que le livret A) n’offre autant de sécurité. Le placement est garanti et les intérêts sont défiscalisés”, a d’ailleurs déclaré le ministre de l'Économie, dans les colonnes du quotidien francilien. 

Le Livret A a-t-il déjà été rentable ?

Le Livret A, rappelle l’économiste Philippe Crevel dans nos colonnes, n’a jamais été un produit particulièrement rentable. “Ce n’est pas l’objectif”, poursuit d’ailleurs le directeur du Cercle de l’Epargne, pour qui un tel produit n’a pas nécessairement besoin de se montrer rentable. “C’est un produit d’épargne à court terme, de précaution. Il vise avant tout à garantir la sécurité et la liquidité des sommes qui sont placées… et en la matière, il n’y a pas mieux sur le marché”, détaille-t-il encore.

Dans les faits, pourtant, il est déjà arrivé que le Livret A soit rentable, informe encore Le Parisien. Il l’est même resté assez longuement.

Vidéo du jour

Livret A : faut-il espérer un taux à 6% à nouveau ?

Fut un temps, le Livret A rémunérait même à plus de 6%, comme l’explique le quotidien francilien sur son site. Ce fut le cas, notamment, en 1985. 

“Dans les faits, le taux de rendement du Livret A est même monté plus haut, dans le courant des années 1980. Il a grimpé jusqu’à 8,5% environ. Pour autant, il importe aussi de rappeler que l’inflation grimpait jusqu'à 13%. Son rendement réel était alors négatif”, rappelle pourtant Philippe Crevel. Une pareille situation pourrait-elle s’envisager de nouveau ? Pas nécessairement, poursuit l’expert.

“Le taux du Livret A dépend aujourd’hui d’un certain nombre de facteurs, parmi lesquels figurent deux autres valeurs : l’inflation et les taux monétaire des marchés. Ces derniers demeurant assez faibles aujourd’hui, ils tirent le rendement du Livret A vers le bas”, précise-t-il à nouveau.

Quel produit choisir, si le Livret A ne suffit plus ?

Avec une inflation qui tutoie les 6 ou les 6,5%, il va de soi que le Livret A, même avec un taux de rendement revalorisé à 2%, ne suffit pas à préserver les finances des épargnants. “Il est toujours plus utile de placer son argent sur un Livret A que sur un compte en banque, car 2% c’est mieux que 0%. Mais le rendement reste négatif”, observe Philippe Crevel.

Dans ce cas, soutient-il, il va falloir prendre un peu de risques : “Pour espérer un quelconque rendement, il faudra aller sur le marché des actions. C’est le bon moment pour investir, précisément parce que celles-ci chutent et coûtent donc moins cher en ce moment. Il n’y a pas mieux pour faire, à terme, une importante plus value”, détaille-t-il. “Le PEA ou l’assurance-vie en unité de compte sont deux des enveloppes qui permettent d’investir sur ces marchés.