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Une retraitée de 93 ans, rescapée du massacre d'Oradour-sur-Glane en 1944, a refusé la proposition du Premier ministre d'être élevée au rang de commandeur de l'Ordre national du mérite.

Résistante jusqu’au bout. Camille Senon, 93 ans, est une rescapée du massacre d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) qui a eu lieu en 1944. A ce titre, le Premier ministre, Manuel Valls, lui a proposé la distinction de commandeur de l’Ordre national du mérite.

A cette proposition, la retraitée a tout simplement décidé de répondre par la négative, rapporte France 3

"Dans le contexte actuel il m'est impossible d'accepter de votre part cette distinction (...) alors que je suis totalement solidaire des luttes menées depuis deux mois par les salariés, les jeunes, une majorité de députés et de Français contre la Loi travail que vous venez d'imposer par le 49-3", a-t-elle écrit au Premier ministre il y a quelques jours.

Militante contre la loi Travail

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En effet, pour cette ancienne secrétaire générale du syndicat des chèques postaux, qui a compté parmi les membres dirigeants de la CGT des PTT, accepter l’offre n’était pas possible. Ce serait "renier toute ma vie militante pour plus de justice et de solidarité, de liberté, de fraternité et de paix".

La militante, déjà détentrice de la Légion d’honneur, a expliqué à l’AFP : "Quand j'ai reçu cette proposition le 17 mai, il m'a paru évident que dans ce contexte où des gens luttent pour faire respecter leurs droits et où mes camarades syndicalistes d'Air France sont traduits devant les tribunaux il était tout simplement inacceptable pour moi de recevoir cette distinction sur proposition de Monsieur Manuel Valls".

L’engagement d’une vie

Le 10 juin 1944, Cécile Senon a perdu sa famille dans le massacre des habitants d’Ouradour-sur-Glane par le détachement de la Waffen-SS Das Reich. Elle est depuis une grande militante syndicaliste et féministe.

En 2015, elle a même assisté à la célébration des 120 ans de la création de la CGT, à Limoges.