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La conférence de Lima s’est achevée dimanche 14 décembre sur le même discours du réchauffement climatique, invitant les dirigeants des pays industrialisés à réduire leurs émissions de CO2 et gaz à effet de serre. Chaque expert était soucieux de soigner sa communication, cédant parfois au show médiatique, tel le bulletin météo du 18 août 2050 enregistré par la présentatrice Évelyne Dhéliat qui annonçait en souriant 40 degrés à Paris et 43 à Nîmes (cf. vidéo ci-dessous).
On a toutefois entendu quelques critiques à l’encontre du GIEC et des projections affichées. Rappelons que le GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) ne réalise aucune étude par lui-même, il recueille les travaux des laboratoires, indépendants ou non, retient et écarte les scénarios prospectifs sur la base du principe dit du "consensus scientifique". Des voix commencent à contester l’objectivité du GIEC et l’élasticité de ses pronostics sur la hausse des températures à l’horizon 2100.
Les prédictions d’une hausse moyenne entre +1,1 degré et + 6,4 degrés admettent un écart très large qui a contraint les conférenciers de Lima à retenir le chiffre de 2 degrés comme un postulat de sensibilisation du public, par défaut d’une d’anticipation fiable du thermomètre de la planète. Au-delà de la bataille des chiffres, les conséquences du réchauffement climatique divisent toujours la communauté scientifique. Les scénarios sont contradictoires, les mesures des causes à effets, leur vitesse de manifestation, la hiérarchie des catastrophes, se prêtent à de nombreuses controverses.
Canicule étouffante, Déluge, cyclones, ère glaciaire, chacun fait son marché !
Les émissions de CO2 et de particules fines des pays industrialisés contribuent au réchauffement et à la dégradation de la qualité de l’air ; d’autres facteurs amplifient ce phénomène, telle la déforestation et la multiplication des incendies de forêt. Des études en mesurent l’impact sur l’accroissement de la mortalité liée aux maladies respiratoires qui touchent cependant davantage les pays non industrialisés. Ce paradoxe s’expliquerait par l’utilisation exclusive du bois ou du charbon de bois pour le chauffage et la cuisine de ces populations. Or ce combustible ancestral dégage autant de CO2 et plus de particules toxiques.
On associe au réchauffement un emballement des cycles d’évaporation responsables d’une fréquence anormale des orages violents et des cyclones. La planète sera à terme enveloppée d’une couverture nuageuse quasi permanente. Pour certains prévisionnistes, ces vapeurs d’eau stagnantes aggraveront l’effet de serre et le réchauffement, mais d’autres prévoient un effet contraire en raison d’une baisse de l’intensité lumineuse du soleil susceptible de rétablir l’équilibre des températures. Les pluies massives déverseront un apport excessif d’eaux douces sur les océans ayant pour conséquence une baisse de la salinité de l’eau de mer. Les climatologues envisagent un ralentissement ou un déplacement des grands courants marins, tel le Gulf Stream qui participe à la régulation thermique des zones tempérées. Toutefois, la modélisation du déplacement des courants conduit à des conclusions opposées. Certains modèles prédisent le Déluge et la fonte brutale de la calotte polaire, d’autres prévoient une nouvelle ère glaciaire, cela sans certitude sur la rapidité des phénomènes, entre moins d’une décennie et plusieurs millénaires.
Quand Archimède ridiculise les naufragés de la banquise
Le débat sur la montée des eaux submergeant les régions côtières subit des polémiques féroces. Les partisans de ce scénario avancent trois causes. La dilatation de la masse d’eau, la fonte des glaciers et la fonte de la banquise. Le phénomène physique de dilatation thermique s’observe seulement en laboratoire à l’échelle microscopique. Le satellite Topex-Poséïdon a étudié cet effet sur les océans entre 1993 et 1998, découvrant une augmentation de 3,2 millimètres. Les marégraphes ont validé ce chiffre en soulignant que la dilatation observée valait seulement pour un réchauffement des 500 premiers mètres à partir des côtes et ce résultat pouvait être faussé par les mouvements verticaux de la croûte terrestre.
La fonte des glaciers et de la couverture neigeuse accroît les crues et le débit des rivières, inonde les deltas avant de s’ajouter à la masse océanique. Mais elle favorise aussi le développement d’une végétation abondante et de nouvelles zones humides grandes captatrices d’eau douce. Complétée par l’évaporation, la fonte des glaciers aboutirait une hydrométrie à somme nulle.
Quant à la disparition de la banquise sensée élever de plusieurs mètres le niveau des océans, cet argument est tourné en dérision par le principe d’Archimède. En vertu de cette antique loi de la physique, la banquise en suspension sur l’océan Arctique pourrait fondre en totalité, le niveau des mers n’augmenterait pas d’un seul millimètre. Chacun vérifiera le théorème en plongeant quelques glaçons dans un verre d’eau et en constatant, qu’une fois ceux-ci fondus, le niveau n’a pas bougé…
Les vrais problèmes n’attendront pas les pics du réchauffement
Les projections climatiques conduisent à toutes les catastrophes et à leurs contraires. Les rapports du GIEC mettent en lumière les hypothèses des prêcheurs de l’Apocalypse, négligeant les rétroactions aux effets rééquilibrants. Par exemple, les masses de vapeur d’eau stagnant dans l’atmosphère arroseraient en pluies tropicales les zones sèches, transformant les déserts en jungles luxuriantes. Or la végétation dense, aussi appelées "puit à carbone", absorbe le CO2 et réduit l’effet de serre.
Pour autant, le réchauffement ne sera pas une bénédiction du ciel, car nous avons plus à craindre des réactions des hommes et de leurs activités que du phénomène en lui-même. Si l’économie mondiale ne retrouve pas la croissance, les investissements promis au développement durable seront sacrifiés aux urgences d’une économie de survie. Le premier effet sensible du réchauffement sera la baisse des rendements agricoles dans les zones tempérées. Produire à tout prix, avec n’importe quelle source d’énergie disponible (propre ou sale), deviendra l’unique priorité. Avant que les glaciers ne fondent, l’humanité va manquer d’eau douce. Durant l’été 2050, on s’inquiétera moins des 40° à l’ombre en région parisienne que des coupures d’eau du robinet. La géopolitique de la soif peut dégénérer en conflits pour l’eau potable plus dévastateurs que les guerres pour le pétrole. Déjà en 2012, l’Inde envisageait le projet d’un barrage afin de compenser la baisse inquiétante du débit de l’Indus. Aussitôt le Pakistan réagissait en arguant que ce barrage le priverait d’un accès vital à l’eau. Rappelons que ces deux pays sont des puissances nucléaires.
L’espèce humaine, ultime variable d’ajustement
Comment donner à boire et à manger aux 15 milliards d’êtres humains attendus sur Terre en 2050 ? L’équation de la démographie galopante reste négligée, y compris par le discours écologiste qui s’interdit de placer le contrôle de la natalité comme une priorité du développement durable. Un monde sans croissance économique, frappé par l’épuisement des ressources subvenant aux besoins fondamentaux, peut-il accepter un doublement de sa population programmé pour les 35 prochaines années ? Quand se posera la question vitale résultant de cette simple donnée, la stigmatisation des OGM, de la qualité de l’air, ou des deux degrés supplémentaires apparaîtront comme des angoisses obsolètes.
En attendant la guerre de l’eau, une autre guerre climatologique a déjà commencé, celle des espèces vivantes. Sur la terre, dans les airs et sous les mers, la biodiversité connaît des bouleversements majeurs. Les écosystèmes se déplacent provoquant des flux migratoires inédits, des extinctions ou des apparitions imprévisibles d’espèces invasives. Des algues tueuses, des poissons en surnombre et des insectes inconnus colonisent de nouvelles latitudes. La déforestation pousse vers les zones peuplées des espèces jusque-là confinées. Ces modifications discrètes de notre environnement immédiat ne seront pas sans conséquences à court terme. La maladie de Lyme, la bilharziose, le paludisme et la dengue ont déjà franchi les frontières avec leurs parasites propagateurs. Une épidémie inconnue d’origine animale est prise au sérieux par les virologues, et sa mutation vers l’organisme humain est peut-être déjà en cours. En raison son caractère inédit et soudain, une telle contagion serait incontrôlable.
La guerre et la peste se présentent en apéritif des changements climatiques modélisés par les experts. La facture se paiera en dizaines de millions de morts. C’est le paradoxe cynique du réchauffement qui rétablira les équilibres écologiques de la planète utilisant notre espèce comme variable d’ajustement