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Epargne : de nouvelles taxes en préparation ?
Vous en avez probablement entendu parler, l'idée vous effraie peut-être... Il n'est pas impossible que votre épargne fasse l'objet de nouvelles taxes. Un peu plus tôt dans l'année, le gouvernement avait déjà mis en place une "flat tax", comme le rappelle Capital. Derrière cet anglicisme se cache une taxe à taux unique, fixé à 30% qui touche la plupart des revenus du capital. Plusieurs placement en souffrent. C'est notamment le cas du Plan d'épargne logement (PEL). De son côté, l'assurance aurait pu être touchée mais l'exécutif est revenu sur les dispositions qu'il entendait appliquer. Le durcissement de la fiscalité de ce placement concernera tout de même les versements survenus après le 27 septembre 2017 et devrait pénaliser, toujours selon Capital les épargnants "ayant plus de 150 000 euros d'encours en assurance vie et réalisant des retraits sur des contrats de plus de 8 ans".
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Toutes ces mesures répondent à une volonté claire du gouvernement comme l'explique à Planet Florence Legros, économiste et directrice générale de l'ICN Business School. "L'exécutif a été clair sur son idée de départ. Il souhaite réorienter massivement l'épargne vers des placements moins liquides, qui représentent aujourd'hui les deux tiers de l'épargne des Français environ", indique-t-elle. Mais pourquoi pousser les épargnants à abandonner leurs placements préférés aux profits d'autres ? "Le gouvernement veut créer davantage d'épargne longue et permettre aux gestionnaires d'actifs d'acheter des actions", poursuit l'économiste. Il s'agit pourtant de placements potentiellement plus risqués, même s'ils offrent généralement un rendement plus fort sur la durée. "Ce n'est pas une décision qui vient de nulle part", assure la directrice générale de l'ICN Business School. "Pousser les Français à acheter de l'action c'est chercher à améliorer la santé des entreprises. L'exécutif veut créer un choc de fond propre en leur faveur, par l'actionnariat. C'est tout l'objet de la loi PACTE, à l'origine très ambitieuse. Toutefois, pour l'économiste, c'est une mesure qui semble complexe à appliquer. "Cela fait un moment que le gouvernement reporte les discusions. Les interventions de certains lobbys, notamment, ont conduit à une revue à la baisse des objectifs, comme sur l'assurance vie."
Epargne : un impact minime sur les entreprises ?
Pour minimiser les choix d'épargne possibles des Français et pousser l'épargnant vers l'action plutôt que vers d'autres placements, le gouvernement ne dispose pas d'une myriade d'outils. "Mécaniquement, cela signifie qu'il va falloir rendre les autres placements moins intéressants. Concrètement, l'épargne liquide sera davantage taxée sans que cela ne change véritablement quelque chose pour les entreprises. Bruno Le Maire lui même a reconnu que ce ne serait pas le 'grand soir de l'assurance vie', ce qui dit tout de l'impact que cela aura vraiment", déplore Florence Legros. "Pour les épargnants, la situation devra être analysée au cas par cas. Certains placement seront moins touchés que d'autres. Mais il faut garder à l'esprit que globalement, ils seront tous victimes de hausse de taxes", ajoute-t-elle.
Si, en soi, le chemin sur lequel s'engage le gouvernement peut sembler pertinent, Florence Legros comprend le sentiment des épargnants, qui goûtent peu à la "flat tax" comme l'indique un récent sondage du Cercle de l'épargne. "30%, en affichage, ce n'est pas rien. Non seulement c'est un procédé très obscur, mais en plus il donne le sentiment d'être surtaxé", explique-t-elle. Une impression d'autant plus fort qu'elle se nourrit d'autres hausses, comme celle de la CSG. "Il n'est pas abbérant que les épargnants se sentent pris au portefeuille quoi qu'en dise Emmanuel Macron. C'est effectivement une taxe confiscatoire", précise l'économiste, qui pointe du doigt le paradoxe inhérent à ce genre de méthodes. "Elle est pensée pour que les gens ne la payent pas et changent de placement."