Pouvoir d'achat : Brice Hortefeux vous a réponduabacapress
Revalorisation des pensions, travail des seniors, régimes spéciaux, salaires des élus, création d'un cinquième risque, coût des maisons de retraite... Brice Hortefeux a répondu à vos questions sur le pouvoir d'achat et sur les actions du gouvernement en la matière.
Sommaire

1. Coût de la vie et montant des pensions de retraite

Question de cd 38 : Bonjour, pouvez-vous vivre avec 750 euros par mois après 30 ans de cotisations à la caisse de retraite ? Une honte pour la France !

Réponse de Brice Hortefeux : Votre colère est compréhensible. Il est évidemment plus que difficile de vivre avec 750 euros par mois. Nous sommes face à une réalité difficile : des personnes qui ont travaillé toute leur vie et qui, à l'heure de la retraite, aspirent à vivre dignement et à profiter du fruit de leur travail, se retrouvent en situation de pauvreté. C'est intolérable. Pour combattre cette situation inacceptable, le Gouvernement a pris trois mesures structurelles : la revalorisation du minimum vieillesse de 25% d'ici 2012, comme l'a souhaité le Président de la République ; la revalorisation des pensions de réversion des 600 000 veuves et veufs les plus modestes ; et la création d'un minimum de pension pour 230 000 exploitants agricoles retraités et leurs veuves.

Au-delà de ces trois mesures structurelles, nous avons pris des mesures exceptionnelles face à la crise en faveur des actifs mais aussi, bien sûr, de nombreux retraités. Deux exemples : la suppression, en 2009, des 2 derniers tiers provisionnels de l'impôt sur le revenu de l'année 2008, pour plus de 4 millions de ménages, et la prime de 200 euros en bon d'achat de services à la personne pour 1,5 millions de foyers. L'amélioration des conditions de vie de nos aînés est primordiale.
 

2. Le paiement des heures supplémentaires

Question de Lancone : Bonjour, je suis délégué syndical et élu du CE. Dans notre secteur d'activité (eau potable et assainissement), nous sommes obligés de faire un nombre important d'heures supplémentaires. Une majorité d'agents est favorable au paiement de ces heures mais la Direction s'y oppose et refuse le débat. Est-ce que la loi peut être modifiée pour permettre le paiement avec le seul accord des salariés ? Merci.

Réponse de Brice Hortefeux : La loi du 20 août 2008 a permis de lever des restrictions absurdes qui empêchaient un certain nombre de salariés de faire des heures supplémentaires. Désormais, ils ont la possibilité d'en effectuer, dans la limite des durées maximales du travail et de temps de repos obligatoire. Ces heures sont majorées et bénéficient des exonérations prévues par la loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat du 21 août 2007. Elles doivent donc être payées aux salariés concernés, sauf s'il y a eu, au préalable, un accord collectif ou une décision de l'employeur, sans opposition du comité d'entreprise ou de délégués du personnel.

Dans ce cas, leur remplacement par un repos équivalent est prévu. Vous le voyez, les textes légaux permettent de préserver les droits des salariés à percevoir le fruit de leur travail supplémentaire avec les majorations correspondantes.

3. Pension de réversion

Question de Madly 34 : Bonjour monsieur, je suis retraitée depuis janvier 2007. Mon mari est décédé en 2002. J'ai perçu la pension de réversion jusqu'en 2007, date à laquelle j'ai pris ma retraite. Le montant de mes retraites (droit personnel + complémentaires) arrivant au plafond de sécurité sociale, la réversion a été supprimée. Si mon mari avait travaillé à la SNCF, à la Poste ou dans d'autres services publics, j'aurais continué à la percevoir. Trouvez-vous cela normal ? Il y a fort à penser qu'il existe plusieurs sortes de Français. Merci de me répondre.

Réponse de Brice Hortefeux : Madame, dans le régime général, c'est-à-dire celui qui vous concerne, la pension de réversion est soumise à conditions de ressources. Comme vous l'indiquez, ceci n'est pas le cas dans le régime de la fonction publique. En contrepartie, le taux de la réversion y est plus faible : 50% contre 54 % à 60 % dans le régime général. Toutefois, vos pensions de retraite ont été revalorisées le 1er avril dernier de 1%, ce qui permet, dans le contexte de ralentissement très important des prix, de garantir votre pouvoir d'achat.

4. L'Euro responsable de la flambée des prix ?

Question de Alainp : Bonjour, ne pensez-vous pas que c'est le passage à l'euro qui est le principal responsable de la perte du pouvoir d'achat ? Et la distribution en général qui est aussi responsable : ce qui était à 10 francs est passé à 10 euros, donc 6,5 fois plus cher! Merci.

Brice Hortefeux : Il ne faut pas l'oublier : l'euro est un formidable gage de stabilité dans la crise que nous traversons. Regardez l'Angleterre, ils ont perdu 40 % de compétitivité à cause de leur monnaie au cours des derniers mois alors que l'euro est, lui, resté stable. S'agissant du pouvoir d'achat, il n'y a pas d'inflation. Si certains prix de consommation courante, comme le prix du café au comptoir, ont augmenté, d'autres comme celui de l'ordinateur sur lequel nous faisons ce chat ou encore celui des télévisions ont considérablement baissé.

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5. Le salaire des élus

Question de Forest : Bonjour monsieur Hortefeux, vu la conjoncture difficile en se moment, ne serait-il pas judicieux de revoir les salaires de tous élus à la baisse, cela éviterait l'augmentation de la dette de la France. Toujours plus de taxes pour les plus démunis n'est pas populaire et des grèves générales bloqueraient tout le pays. L'Etat coûte trop cher aux Français. Merci.

Réponse de Brice Hortefeux : Les indemnités des élus sont strictement encadrées depuis 1992 quel que soit le nombre de mandats ou de fonctions exercées. Sachez, pour ma part, que j'ai proposé au Président du Conseil régional d'Auvergne, dont je suis membre, de diminuer les indemnités des conseillers de 15 à 20% pendant la crise.

 

6. Minimum vieillesse récupéré sur succession

Question de Jacklyne : Bonjour, j'ai été femme d'officier et j'ai déménagé pendant 20 ans tous les 2 ans, donc impossible de travailler (surtout à l'étranger). J'ai divorcé et maintenant que je suis à la retraite, je n'ai que 300 € de la CRAM et 100 € de complémentaire pour 15 ans de travail. Je suis propriétaire (je me suis privée de tout toute ma vie pour avoir un toit). Pour bénéficier du minimum vieillesse, je dois accepter que la CRAM récupère sur ma succession alors que les insolvables (notoires) ont droit à ce minimum vieillesse sans contre-partie. L'Etat donne des primes de Noël au RMIstes et rien aux petits retraités ! Trouvez-vous cela normal ? Cordialement

Brice Hortefeux : La revalorisation du minimum vieillesse, que j'ai déjà évoquée, vous concerne directement. Toutefois, les solidarités familiales jouent en premier lieu pour les personnes âgées les plus modestes. C'est pourquoi le minimum vieillesse, lorsque vous en avez besoin, vous est versé, mais est récupéré au-delà d'un certain montant lors de votre succession, si succession il y a.

7. Le coût des maisons de retraite

Question de Charlotte : Bonjour, la revalorisation des retraites vient d'avoir lieu, 1 % c'est bien maigre au regard des augmentations de tous les postes de dépenses. Ne croyez-vous pas qu'une personne ayant travaillé toute sa vie devrait avoir un minimum équivalent au SMIC ? Les salariés sont tributaires des cotisations versées par les employeurs aux retraites complémentaires puisqu'il y a une fourchette, certains versent au minimum, d'autres au maximum, ce qui représente un écart très important dans ce type de retraite, c'est anormal. Un plafonnement devrait exister : une retraite minimum équivalente au SMIC et une retraite maximum d'un montant à définir. Avec une retraite, la plupart des personnes ne peuvent pas payer une place en maison de retraite. Merci.


Brice Hortefeux : Le coût des maisons de retraite est un problème lorsque l'on sait que le reste à charge est de 1500 euros par mois. Pour ceux qui ne peuvent plus ou qui ne souhaitent pas rester chez eux, je veux qu'il y ait des maisons de retraite suffisamment nombreuses, où l'on puisse accueillir dignement les personnes, et à un coût abordable pour les familles. S'agissant de la revalorisation des retraites, il convient, comme vous le soulignez, d'assurer un minimum de retraite à ceux qui ont travaillé toute leur vie, c'est le sens du minimum contributif. Celui-ci sera augmenté à 2012 de façon à maintenir un taux de remplacement égal à 85% pour les salariés ayant eu une carrière complète au SMIC.

8. Les prix prohibitifs des services d'aide à domicile

Question de Erica : Bonjour monsieur, les gens âgés ont besoin d'aide qu'ils trouvent dans les associations d'aide à domicile. Les prix de ces associations sont très chers, fixés paraît-il par le conseil général. Ils atteignent facilement 20 euros de l'heure pour le ménage et 25 euros pour le jardinage. Que fait-on dans un jardin en une heure ? J'étais enseignante et la MGEN, notre mutuelle, donnait 9 euros de l'heure lorsqu'on était malade. On vient de me dire que ce ne sera plus que 4 euros de l'heure car l'Etat aurait restreint sa part. Bien sûr, il existe le chèque emploi service qui est très bien mais il faut trouver soi-même la personne, la chercher et lorsqu'on vieillit le périmètre d'action diminue. On a l'impression qu'avec les prix des associations on se fout des vieux et on les exploite pour leur prendre leur argent. Il faut que l'Etat surveille tout cela de plus près, s'il vous plaît. Merci beaucoup.

Brice Hortefeux : C'est pour aider les personnes qui ont besoin de services à domicile, comme vous, que le président de la République a annoncé la distribution de 200 euros de bons d'achat de services à la personne. Cette mesure bénéficiera notamment aux 660 000 personnes âgées dépendantes à domicile. Je veillerai à ce que ces chèques emploi service universel (CESU) puissent être effectivement utilisés. Pour ce faire, les détenteurs des CESU et les bénéficiaires potentiels doivent être mis en contact : c'est le rôle des associations, des collectivités et autres relais locaux qui sont sur le terrain.

9. Les aînés, les laissés pour compte du système

Question de Croquette 14 : Bonjour, le pouvoir d'achat des retraités diminue de jour en jour et ces derniers ont de plus en plus de mal à bien se nourrir pour tout simplement survivre. Que pensez-vous faire pour tous ces anciens qui ont malgré tout aidé et contribué à faire ce que la France est aujourd'hui, mal en point peut-être, mais à cause de la crise mondiale. Est-il normal de les laisser un peu pour compte, c'est vrai que ce sont des improductifs, mais ils ont fait leur temps et ont apporté en temps voulu tout l'argent qu'il fallait pour les gouvernements antérieurs ? Cordialement et à vous lire peut-être.

Brice Hortefeux : Non, nous ne laissons pas pour compte nos aînés. Comme j'ai pu le dire à cd38, le Gouvernement cherche avant tout à aider les personnes qui, ayant travaillé toute leur vie, ne parviennent pas a subvenir à leurs besoins lors de leur retraite. En conséquence, nous avons pris trois grandes mesures : la revalorisation du minimum vieillesse de 25% d'ici 2012, la création d'un minimum de pension pour 230 000 exploitants agricoles retraités et leurs veuves et la revalorisation des pensions de réversion des 600 000 veuves et veufs les plus modestes.

De plus, afin de protéger les plus fragiles des effets de la crise économique mondiale, le Gouvernement a mis en place des mesures exceptionnelles comme, par exemple, la suppression, en 2009, des deux tiers provisionnels de l'impôt sur le revenu de l'année 2008, ce qui concerne plus de 4 millions de ménages.

10. Le RSA

Question de Betty : Bonjour, veuve depuis le 19 mars 2009 (époux retraité depuis le 1er janvier 2006), je suis actuellement gérante non rémunérée, ne touche toujours pas de pension de réversion (délai au moins 6 mois, montant prévu 1 500 € mensuels). Puis-je déposer un dossier pour une demande de RSA ? Merci.

Brice Hortefeux : Vous pouvez naturellement déposer une demande de RSA auprès de votre caisse d'allocation familiale. Néanmoins, si vous avez effectivement droit à une pension de réversion, un délai d'attente de 6 mois n'est pas acceptable. Je vous invite à ressaisir votre caisse de retraite et à me tenir au courant, au besoin via votre député.

11. La création du "cinquième risque"

Question de Claude-gt : Bonjour monsieur le ministre. J'ai perdu mon mari il y a 4 ans et je ne veux pas être un poids pour mes enfants qui construisent leurs vies. Pensez-vous parvenir à créer le cinquième risque ? Merci de votre temps et de cette belle initiative.

Brice Hortefeux : Oui, cette promesse affichée sera un engagement tenu. La réalité est simple : en 2015, les plus de 85 ans seront quelque 2 millions, alors qu'ils sont 1,2 million aujourd'hui. Face à ce constat, quel est notre objectif ? Il est de laisser le libre choix entre rester à domicile ou s'installer en maison de retraite. Pour cela, nous réfléchissons à la création d'une assurance ou « sécurité autonomie », ce que les spécialistes appellent «cinquième risque ». L'objectif, c'est de lutter durablement contre la perte d'autonomie que subissent les personnes âgées. J'en fais une priorité. Concrètement, avec Valérie Létard, secrétaire d'Etat à la solidarité, nous travaillons à des propositions. La question la plus complexe est celle du financement.


''NDLR : Le cinquième risque est un nouveau champ de la protection sociale. C'est une branche qui s'ajouterait à celles qui couvrent la maladie, la famille, les accidents du travail et les retraites. Le cinquième risque est également nommé le "risque dépendance" ou le "risque perte d'autonomie".''

12. Le paiement de la CSG même pour les petites retraites

Question de Anna : Bonjour, avec une retraite de 761,92 euros, je paie 54,08 euros de CSG et remboursement de la dette sociale. Ma retraite complémentaire est de l'ordre de 250 euros par mois. J'ai travaillé toute ma vie. J'ai l'impression que cet argent ponctionné va à des gens qui auront plus d'argent que ma retraite. Merci.

Brice Hortefeux : Comme ministre de la Solidarité, mon objectif est de remédier aux situations difficiles que connaissent, comme vous, certains retraités. C'est pourquoi nous revalorisons les petites retraites et nous avons pris l'engagement d'augmenter le minimum vieillesse de 25% d'ici à 2012. La contribution sociale généralisée est cependant une ressource essentielle de nos régimes de sécurité sociale. Nos retraités les plus modestes en sont exonérés et ceux dont le revenu n'excède pas 1000 euros par mois environ l'acquittent à un taux réduit de 3,8%.

13. Les pensions des anciens combattants

Question de ad1154 : Bonjour, que pensez-vous du maintien du pouvoir d'achat des retraités, sans défense dans la conjoncture économique actuelle? Quelle est votre position par rapport à la revalorisation des pensions d'anciens combattants? Et la cristallisation des A.C. des anciennes colonies françaises ? Merci.

Brice Hortefeux : Le maintien du pouvoir d'achat des retraités est une exigence de justice, d'autant plus forte en cette période de crise. Cette exigence, j'en fais un défi quotidien : l'augmentation du taux de réversion de 54 à 60% pour les veufs et veuves les plus modestes et celle du minimum vieillesse de 633 à 677 euros en témoignent. Concernant les pensions de combattants et les pensions militaires d'invalidité des combattants des anciennes colonies françaises, nous sommes revenus par la loi de finances pour 2007 sur les dispositions, adoptées dans les années 50, qui avaient gelé ces pensions.

14. Les régimes spéciaux... des ministres

Question de jpdo : Bonjour, vous vous vantez d'avoir mis fin aux régimes spéciaux (des ouvriers !). Pourquoi ne pas avoir fait de même avec les régimes spéciaux des élus, des ministres, du président, qui coûtent bien plus que la pauvre retraite d'un ouvrier ou d'un fonctionnaire ! Merci.

Brice Hortefeux : Nous n'avons nullement supprimé les régimes spéciaux, nous les avons réformés dans le sens d'une plus grande équité. S'agissant de la retraite des ministres, je vous réponds très directement : les ministres issus de la fonction publique continuent de cotiser dans leur corps d'origine. Ils acquièrent donc exactement les mêmes droits à retraite que n'importe quel autre fonctionnaire. Ce n'est pas une formule, c'est la justice qui guide chaque jour notre action.

15. Statut du conjoint d'artisan

Question de france.QUAGHEBEUR :
Bonjour, épouse d'un petit artisan durant 30 ans, j'ai aidé mon mari sans être rémunérée et donc je ne suis pas reconnue. Nous avions déjà bien du mal à payer les charges et le dépôt de bilan d'un client qui nous a laissé un gros déficit : nous avons dû vendre ce que nous avions pour payer nos dettes. A ce jour, je voudrais savoir si une femme d'artisan peut prétendre à quelque chose pour son pouvoir d'achat. Je retravaille depuis 11 ans, j'ai encore 3 ans à travailler et ma retraite s'élèvera à 700 euros. Mon mari retraité touche 12 000 euros par an, pour l'instant j'ai un logement de fonction mais dans trois ans comment allons-nous vivre (loyer, eau, gaz, électricité) ? Je connais d'autres femmes d'artisan dans mon cas. De plus, suite à ce dépôt de bilan du client qui ne nous a jamais payé notre dû, nous avons perdu notre maison et à l'heure actuelle, j'ai peur des lendemains...Merci de m'avoir lu et de penser à ces épouses d'artisans oubliées.

Brice Hortefeux : Chère madame, je comprends votre inquiétude. J'ajoute, cependant, que les conjoints d'artisans ne sont nullement oubliés, bien au contraire, c'est pour eux, que nous avons adopté, par la loi du 2 août 2005, le régime des conjoints collaborateurs d'artisans. Depuis cette date, une femme qui a aidé son mari artisan ou commerçant ne sera plus pénalisée dans sa retraite. Vous-même acquérez des droits à la retraite dont vous bénéficierez lorsque vous partirez.

16. Pension et invalidité, prolongement de l'AER

Question de DOMINO51 : Bonjour monsieur le ministre. Je suis en invalidité 2e catégorie, reconnue inapte au travail et touche pour cela 390 euros par mois, et je touche une pension de réversion de mon premier mari qui s'élève à 290 euros par mois. J'avais le complément de mon invalidité par l'AAH mais celui-ci m'a été supprimé car ma pension remplaçait le montant de l'AAH (par contre, l'assistante sociale qui a fait mon dossier a « omis » de me dire que l'AAH était non imposable mais que la pension de réversion était imposable...). Trop tard quand je l'ai su pour faire marche arrière. Je vais avoir 58 ans. Mon mari, 58 ans, est en AER. Que fait-on pour les personnes comme moi qui ne peuvent plus travailler et qui ne perçoivent pas de grosses ressources ? Nous sommes les oubliées de vos réformes. Dans l'attente d'une réponse, veuillez agréer, monsieur le Ministre, mes respectueuses salutations.

Brice Hortefeux : Tout d'abord, permettez-moi de vous dire que non, vous n'êtes pas oubliée dans nos réformes, bien au contraire. Vous touchez une pension de réversion. Sachez que celle-ci sera revalorisée, comme le Président de la République s'y était engagé, pour les veuves et veufs les plus modestes gagnant moins de 800 euros par mois. Dès le 1er janvier prochain, elles seront donc portées de 54 à 60%. Par ailleurs, pour votre mari, l'AER a été prolongé d'un an jusqu'à la fin de l'année.

17. Pension des Français établis à l'étranger

Question de rorozi : Bonjour, pourquoi les FRANCAIS établis à l'étranger pour leur retraite ne bénéficient-ils pas des augmentations de 5 % par an sur 5 ans ? Ne sommes-nous pas ou plus FRANCAIS ? Alors que nous subissons aussi les coûts de la vie ? Merci.

Brice Hortefeux : Les pensions de retraite françaises versées à l'étranger sont naturellement revalorisées comme les autres pensions. En revanche, il est exact que le minimum vieillesse est soumis à une condition de résidence en France. Ceci se justifie par le fait que cette prestation a vocation à constituer un filet de sécurité par rapport au coût de la vie en France.

18. Maladie et égalité salariale

Question de memeverte : Trouvez-vous normal qu'après une vie de travail on touche 960 euros de retraite. J'ai commencé à 15 ans, fait toutes sortes de métiers et j'ai fini ma "carrière" comme employée de grande distribution pendant 29 ans. J'ai pris ma retraite à 59 ans après un arrêt maladie dû à un cancer. Mon salaire était très proche du Smic mais s'ajoutaient des primes diverses, des intéressements et des participations hélas non compris dans le calcul des droits à la retraite : ma retraite est amputée de 76 % ! Et étant une femme, je suis discriminée par rapport à la retraite d'un homme. Je ne mange pas tous les jours à ma faim. Je n'ai aucun loisir autre que mon ordinateur, ne vais jamais chez le coiffeur. Et je devrais faire enlever la chambre implantable qui a servi à la chimio, mais je ne peux pas, mon chirurgien pratiquant un dépassement d'honoraire. C'est soit le loyer, soit l'opération. Qu'en dites-vous, monsieur le ministre ? Pouvez-vous me répondre sans langue de bois ? Sincèrement vôtre.

Brice Hortefeux : Vous répondre sans langue de bois et être véritablement confronté à vos problèmes et à vos attentes, c'est tout le but de ce chat. Alors, oui, j'en ai bien conscience, beaucoup trop de Français sont, aujourd'hui, dans votre situation : ils ne parviennent pas à joindre les deux bouts, la maladie ne faisant, malheureusement, que grever des budgets déjà serrés. Dans votre cas, je voudrais vous apporter deux réponses : tout d'abord, et c'est bien normal, vos périodes d'interruption maladie comptent pour votre retraite. Ensuite, en matière d'écart entre hommes et femmes au regard de la retraite, j'entends fermement faire progresser l'égalité professionnelle. Pour cela, nous devons remédier aux causes du problème : une bonne retraite est avant tout le reflet d'une bonne carrière. Une mission a été confiée sur le sujet, et tout spécialement sur l'égalité salariale, à une grande spécialiste du sujet. Ses propositions serviront de base pour des actions concrètes et opérationnelles avant la fin de l'année.

19. Prise en compte des années de service militaire

Question de ledomaine : Bonjour, j'ai 60 ans, j'ai cotisé 43 ans, j'ai été déçu que le temps passé au service militaire (1 an appelé) ne soit pas indemnisé par la CRAM et les complémentaires... Merci.

Brice Hortefeux : Les années de service national sont pourtant prises en compte dans le calcul des années portant ouverture des droits à la retraite. Je vous invite donc à vous rapprocher de la CRAM en faisant valoir votre droit.

20. Petits boulots et cumul emploi-retraite

Question de lealina : Bonjour, depuis 6 mois, je suis en retraite de la fonction publique. Je ne pensais pas avoir une diminution aussi importante de salaire. De ce fait, je suis obligée de faire des petits boulots pour vivre. Est-ce que ces années travaillées pourront se rajouter à ma retraite ? Merci.

Brice Hortefeux : Depuis le 1er janvier dernier, le cumul emploi retraite a été entièrement libéralisé dans l'ensemble des régimes de sécurité sociale pour les personnes qui ont une carrière complète. Vous pouvez donc cumuler votre pension de retraite avec une nouvelle activité professionnelle.

21. Petites pensions

Question de Marliot : Bonjour, comment vivre avec 1 300 euros par mois ? Quand toutes les charges sont payées, il reste 500 euros pour trois personnes ? Merci.

Brice Hortefeux : J'ai vraiment conscience des grandes difficultés que vous rencontrez au quotidien. Le Gouvernement est pleinement mobilisé sur cette question de pouvoir d'achat. C'est pourquoi nous avons pris de nombreuses mesures pour soulager la vie quotidienne de ceux qui sont les plus exposés par la crise économique mondiale. Toutes ces mesures se déploient en ce moment même. Je pense ici, par exemple, au versement, en avril 2009, d'une prime de solidarité active de 200 euros à 3,8 millions de ménages modestes.

22. Au chômage

Question de Maryline : Bonjour, que comptez-vous faire pour les gens qui, comme moi, ne sont pas encore à la retraite, ont perdu leur emploi et touchent l'ASS (6 euros par jour) ? Merci.

Brice Hortefeux : Avec le secrétaire d'Etat à l'emploi, Laurent Wauquiez, nous avons décidé de rétablir pour un an l'allocation équivalent retraite (AER), qui est d'un montant de 982 euros par mois. Concrètement, elle offre un complément de revenus aux chômeurs en fin de droit qui disposent du taux plein, en premier lieu les bénéficiaires de l'ASS.

23. Emploi senior

Question de Jacquie : Bonjour, quels sont réellement les avantages concrets pour un employeur à l'embauche d'un senior ? Pourquoi les contrats aidés des seniors sont-ils rémunérés au Smic (alors qu'ils ont des années d'expérience) ? Souvent, ces contrats proposent une durée 24 heures (qui ne permet pas de vivre décemment pour une personne seule). Alors pourquoi ne peut-on pas cumuler un second travail ? Merci.

Brice Hortefeux : Embaucher un senior, c'est capitaliser sur l'expérience et la transmission d'un savoir aux collaborateurs plus jeunes. C'est un atout essentiel qu'utilisent de plus en plus d'entreprises.

Les contrats aidés sont une aide à l'emploi, en particulier pour les chômeurs de longue durée et les bénéficiaires de minima sociaux. Ils sont largement subventionnés mais par référence au SMIC, car ils sont destinées à des candidats qui éprouvent de grandes difficultés à trouver un emploi. L'employeur peut cependant tout à fait rémunérer la personne à un salaire supérieur, et il y est même tenu si les salaires minima de sa branche dépassent le SMIC.

La durée moyenne d'un contrat aidé varie entre 20 et 35 heures par semaine. Elle est en moyenne de 24 heures parce que le contrat aidé s'adresse à des personnes en difficulté et qu'il s'accompagne souvent d'actions de formation.
Une personne en contrat aidé avec un employeur peut cumuler cet emploi avec un autre, mais elle ne peut pas être concernée par deux contrats aidés à la fois.

24. Emploi Senior (2)

Question de am1952 : Bonjour, le gouvernement s'est engagé dans une politique d'allongement de carrières des seniors. Dans le contexte actuel, faut-il la remettre en cause ? Merci.

Brice Hortefeux : Doit-on, sous prétexte de crise économique mondiale et de remontée du chômage, renoncer à nos engagements en faveur de l'emploi des seniors? La réponse est non. En aucun cas, le ralentissement économique ne doit servir d'alibi pour relâcher l'effort, pour la bonne et simple raison que les seniors en sont, avec les jeunes, les premières victimes.

Dans le domaine de l'emploi des seniors, notre pays est, je le rappelle, un mauvais élève, avec un taux d'emploi des personnes âgées de 55 à 64 ans parmi les plus bas d'Europe : 38%. A titre de comparaison, la Grande-Bretagne est à 57% et la Suède à 70%. Depuis des années, les seniors sont écartés du monde du travail : c'est un incroyable gaspillage de compétences et de savoir-faire ! Le gouvernement s'est engagé de façon résolue au service de cette cause avec des mesures fortes : la libéralisation du cumul emploi retraite pour les assurés ayant une carrière complète ou encore la réforme des mises à la retraite d'office, pour permettre à ceux qui le souhaitent de poursuivre leur activité au-delà de 65 ans. Je le répète : priver les seniors d'emploi pour espérer trouver une solution au chômage des jeunes est à la fois un contresens économique, un gâchis social et une absurdité au regard de l'allongement de l'espérance de vie.
 

25. Le nombre et le prix des maisons de retraite

Question de marcelle : Est-ce que vous allez augmenter le nombre de maisons de retraite? Et puis surtout, est-ce que ce sera moins cher ?

Brice Hortefeux : D'ores et déjà, nous avons porté le rythme annuel de création de places en maison de retraite de 2 500 en 2004 à 7 500 en 2008. En 2009, dans le cadre du plan de relance, nous avons été encore plus loin. Avec Valérie Létard, nous avons financé, avec l'aide de la caisse nationale de Solidarité pour l'autonomie (CNSA), la création de 12 500 places. Vous le voyez, le rythme de création de ces établissements s'accélère donc véritablement. L'année 2009 en est, tout particulièrement, la preuve avec le lancement des chantiers de trois nouvelles maisons de retraite par régions.

Cependant, cela ne suffit pas, c'est pourquoi nous nous efforçons de faire émerger une offre de qualité et au meilleur coût possible. Aujourd'hui, seules 20% des personnes âgées dépendantes peuvent financer leur maison de retraite avec leurs seuls revenus. C'est pour répondre à ces besoins que nous travaillons à la création d'une assurance autonomie.

26. Difficulté à payer ses charges

Question de chantal 201 : Bonjour monsieur, pouvez-vous me dire s'il existe des solutions pour les commerçants qui n'arrivent plus à payer leurs charges (RSI, RAM, mutuelles) ? Merci de me répondre, à bientôt.

Brice Hortefeux : Je vous invite à saisir votre caisse du régime social des indépendants qui dispose d'un fonds d'action sociale. Celui-ci pourra vous apporter une aide si vous êtes confronté à une situation de difficulté financière.

27. Le manque de personnel en milieu hospitalier

Question de bea : Bonjour, je travaille depuis 12 dans un hôpital à Aix-les-Bains. Que comptez-vous faire pour améliorer les conditions dans ce centre ? NOUS MANQUONS CRUELLEMENT DE PERSONNEL. Que faire pour que les agents du service hospitalier n'assurent plus la fonction d'aide soignante ? Sachant que nous n'avons pas de diplôme pour ça ? Merci.

Brice Hortefeux : Je comprends votre préoccupation. Même si, comme chacun le sait, rien ne se règle par magie, sachez que le Gouvernement augmente les effectifs soignants, en particulier dans les maisons de retraites, les EHPAD (établissement pour personnes âgées dépendantes). En 2 ans, ce sont 20 000 emplois d'infirmières et d'aides soignantes qui auront été créés dans ces établissements ce qui équivaut à 600 millions d'euros de crédits supplémentaires. Beaucoup d'efforts restent cependant à accomplir pour que les personnels soignants puissent effectuer la totalité des tâches qui leur incombent. C'est pourquoi nous poursuivrons cette politique, malgré la crise : améliorer la prise en charge de nos ainés constitue, pour le Gouvernement, une priorité.

28. Quelle augmentation du pouvoir d'achat ?

Question de kiki608 : Bonjour, mes revenus à déclarer en 2008 sont les mêmes qu'en 2007 à 100 euros près, cela en dit long sur l'augmentation du pouvoir d'achat...

Brice Hortefeux : Comme l'a décidé le Président de la République, le Gouvernement tient à soutenir les victimes de la crise économique mondiale en préservant le pouvoir d'achat des ménages, en particulier les plus modestes. De nombreuses mesures ont été prises, elles concernent 10 millions de nos concitoyens. Je pense à la prime de solidarité active de 200 euros, à la suppression des 2 derniers tiers provisionnels de l'impôt sur le revenu de l'année 2008 ou encore au versement d'une prime exceptionnelle de 150 euros pour les 3 millions de familles modestes en sont la preuve. Je crois pouvoir dire que nous y parvenons, l'Insee soulignait encore en mars que le pouvoir d'achat progressait davantage qu'au semestre précédent, notamment grâce à l'absence d'inflation.